Avec ses pastilles de couleur contre la pollution, la ministre de l'Ecologie pensait faire un coup médiatique. C'est en effet réussi. En introduisant une discrimination au niveau du diesel, elle a réussi à se mettre à dos les constructeurs automobiles qui dénoncent "une exclusion inacceptable, "infondée sur le plan technique et sérieusement contestable sur le plan juridique". Et comme notre Ségo nationale ne fait jamais les choses à moitié, elle a même réussi à irriter l'ACEA, l'association des constructeurs européens. Celle-ci fait part de sa surprise et de sa déception. Et pourquoi donc ? Simple, un diesel Euro 6 ne donne pas droit à la pastille verte...
En effet, les "experts" qui entourent notre ministre ont trouvé très malin de cataloguer les moteurs diesel Euro 5 et 6 (depuis 2011) en vert-anis, alors qu'un véhicule à essence de la même période bénéficie lui de la pastille verte, même si son moteur est à injection directe et rejette des particules. Un diesel Euro 6 ne vaut pas mieux qu'un véhicule à essence Euro 4. Une distinction qui a sans doute été introduite pour faire plaisir aux écologistes. Et sur Twitter, le ministère de l'Ecologie dit que "c'est un signe fort pour préparer l'après-diesel".
Le problème, c'est que les filtres à particules réduisent à pratiquement zéro ce type de pollution et que la norme Euro 6, introduite en septembre 2014 sur les nouveaux modèles, et qui va se généraliser en septembre de cette année, fait des véhicules diesel les "plus propres jamais produits" selon l'ACEA. Et l'association d'enfoncer le clou, en précisant que les futures normes "real emission driving" ne mesureront pas les polluants en laboratoire mais dans le monde réel. "Les politiques devraient rester neutres par rapport à la technologie et ne pas discriminer le diesel", ce qui n'a "aucun sens par rapport à l'environnement et la santé" et pourrait même nuire "à la mobilité dans les villes et l'industrie". Comme le savent tous les vrais spécialistes, ceux qui parlent un peu anglais et voyagent, le diesel est un levier incontournable pour atteindre les 95 g de CO2 par km en 2021.
Le CCFA et la CSIAM ne manquent pas d'humour en faisant référence à la visite de François Hollande à l'usine PSA de Trémery. Un plaidoyer pour le diesel propre qu'on a du un peu louper, boulevard Saint-Germain.
Ce qui est quand même extraordinaire, c'est que la grande copine de Ségolène Royal, Anne Hidalgo a fini par se raviser par rapport à l'éradication du diesel à Paris en 2020. Elle a reconnu que les véhicules diesel les plus récents pourraient circuler dans la capitale. Une mise au point qui avait suscité des communiqués satisfaits de la part du CCFA et de la CSIAM.
A part ça, on est vraiment les champions du monde...