Les déboires de Navya me font penser à l'emballement qui s'était produit au début la vague électrique, il y a 10 ans. Beaucoup de gens croyaient à l'époque que de nouveaux venus pouvaient prendre la place des constructeurs traditionnels et se faire une place sur ce nouveau marché. Il y a eu beaucoup de morts, et dans les rares survivants, Tesla a bien du mal aujourd'hui à gagner de l'argent. S'agissant du véhicule autonome, c'est un peu pareil.
On s'excite beaucoup sur de nouvelles marques et des start-up Le fait est que Navya a eu au moins le mérite d'essayer et de défricher ce nouveau segment de mobilité qu'est la navette autonome. L'entreprise lyonnaise prend acte que le marché n'est pas assez mûr et qu'il vaut mieux fournir la technologie à un partenaire industriel.
Concrètement, Navya n’entend plus contrôler l’intégralité de la chaîne de valeur allant du développement logiciel au déploiement des véhicules, en passant par la conception. Tout cela demande beaucoup d'argent et de temps. La société a déjà engagé des partenariats, comme par exemple avec le coréen Esmo Corporation. En France, elle s'est rapprochée de l’industriel Charlatte, qui fabrique des tracteurs et des chariots pouvant être utilisés pour transporter des bagages dans les aéroports. Les deux partenaires veulent tester dans le courant du second semestre de 2019 un tracteur électrique doté de la technologie autonome.
On remarquera au passage que les fabricants de navettes ont le soutien de grands noms de l'automobile (Valeo pour Navya, Continental pour Easymile, ZF pour e.GO sachant que c'est dans ce cas cet équipementier qui fournit la technologie). Ce qui est en tout cas évident, c'est qu'un petit acteur ne peut pas tout faire. Déjà, les gros ont de la peine et sont obligés de nouer des partenariats.
La décision de Navya de se recentrer sur le logiciel et la supervision est donc assez logique.