mercredi 23 mai 2018

La filière auto française se projette vers 2022

Hier, le comité stratégique de la filière automobile s'est réuni à Bercy. Il a été accueilli par Bruno Le Maire, ministre de l’Economie et des Finances, qui l'accueillait dans ses locaux, en présence également de Nicolas Hulot, ministre d'État, en charge de la Transition écologique et solidaire, d’Elisabeth Borne, ministre chargée des Transports. La délégation des industriels (dont les patrons de PSA et Renault) était emmenée par Luc Chatel, le Président de la PFA (Plateforme de la Filière Automobile & Mobilités). Il s'agissait de tracer la feuille de route pour la filière auto*, sur la période 2018/2022.
Le document est consultable ici.

L'un des premiers piliers concerne l'électrification. La filière s'est engagée à quintupler les ventes de véhicules électriques en cinq ans. En 2022, le parc de voitures rechargeables devrait donc atteindre le million, avec 600 000 VE et 400 000 hybrides rechargeables. L'Etat a promis en échange 100 000 bornes accessibles au public dans l'Hexagone en 2022 (contre 22 000 bornes aujourd'hui) et le maintien du bonus pendant 5 ans.

A noter que la filière auto va travailler de concert sur les batteries (directement sur la batterie solide de quatrième génération, prévue pour 2023) et sur l'hydrogène. On peut lire dans le dossier de presse que la filière automobile contribuera à promouvoir les expérimentations de véhicules à hydrogène qui se déroulent sur certains territoires et le déploiement des infrastructures. L'objectif est de créer une filière hydrogène française compétitive et développer ses usages en mobilité.

S'agissant du véhicule autonome, la PFA veut multiplier les tests, comme l'autorise un nouveau décret depuis le 30 mars. L’État lancera en juin un appel à projets, doté de 40 M€, visant à soutenir un programme d’expérimentations de véhicules autonomes représentant plus de 200 M€ d’investissements. Les principaux acteurs (constructeurs, opérateurs de transport et de mobilité, équipementiers,…) s’engagent à partager une méthodologie d’expérimentation et d’évaluation commune, ainsi qu’à mettre en commun les données non compétitives collectées dans ce cadre.

La bonne nouvelle est que la filière embauche. Elle prévoit de recruter 25 000 personnes par an entre 2018 et 2022, dont 8 000 ingénieurs.

*La « filière automobile », c'est près de 4 000 entreprises industrielles, 400 000 salariés en France et un chiffre d’affaires de 155 milliards d’euros. Il faut rappeler aussi que c'est la filière qui dépose le plus de brevets en France. Elle investit plus de 6 milliards d’euros par an en R&D.