Parlons d'abord du fameux camion, dont la présentation a déjà été repoussée deux fois. C'est vrai qu'il est plus profilé, plus esthétique, mais pas si différent du Nikola One, le camion à hydrogène de Nikola Motors, déjà révélé il y a... un an.
Par contre, ses détails techniques n’ont pas manqué d’intriguer. Ainsi, le camion sans son chargement peut accélérer de 0 à 100 m/h en seulement 5 secondes (contre trois fois plus pour des camions normaux) et en 20 secondes avec sa remorque.On peut se demander à quoi bon, car cela n'a pas tellement de sens de faire des runs au feu vert.
En ce qui concerne l’autonomie, Tesla annonce 800 km avec un chargement de 40 tonnes et en vitesse de croisière autoroutière. Il peut donc, en théorie, faire des trajets de 400 km aller et retour avant une recharge. Une distance qui correspond justement à la moyenne des trajets pour le transport de marchandises aux Etats-Unis. Et la recharge ? Tesla promet de pouvoir recharger en 30 mn, et de récupérer ainsi 640 km, grâce des « mégachargeurs » à courant continu. Ces superchargeurs version XXL seraient installés par la marque, sur les grands axes de circulation. Le recours à l’électrique permettrait aux transporteurs d’économiser 200 000 dollars par million de miles parcourus.
Tesla ne donne pas de données chiffrées sur la batterie, qui doit être conséquente. On sait en revanche qu’elle ne vient pas de l’automobile, mais plutôt des produits que la filiale Tesla Energy Products fabrique pour des applications stationnaires. Par ailleurs, les 4 moteurs électriques du Semi sont dérivés de la fameuse Model 3, son modèle compact. Tous ces composants sont certifiés pour durer plus d’un million de miles.
Le choix d’une architecture tout électrique va par ailleurs favoriser l’utilisation d’aides à la conduite et d’un système de conduite autonome dérivé de l’Autopilot. Tesla imagine même proposer une conduite en convoi quand plusieurs camions se suivront. Une idée déjà explorée dans les années 80 par Daimler et revisitée par Volvo il y a quelques années. DAF, Iveco, MAN, Mercedes, Scania et Volvo ont fait rouler de tels convois sur route ouverte en 2016.
Reste à voir à quel prix ce camion électrique sera proposé. La marque californienne annonce une mise en production en 2019, un délai qui paraît optimiste étant donné les problèmes de production en grande série de la Model 3. Les plus optimistes peuvent déjà réserver le camion en versant un acompte de 5000 dollars.
Et ce, pour une vitesse de pointe de 400 km/h. Du jamais vu sur une électrique. Et encore... Tesla affirme n’avoir présenté que la version de base de son roadster électrique, ce qui voudrait donc dire qu’il peut lui aussi faire mieux.
Le roadster va embarquer 3 moteurs électriques et une batterie de 200 kWh. C’est deux fois la capacité d’une Model S pour une autonomie de 1000 km à une "vitesse autoroutière" (aux USA, ce n'est pas 130 km/h, loin de là). L'objectif avoué est de porter un coup fatal (smash down) aux voitures à essence.
Ce roadster à 4 places sera proposé à 200 000 dollars. Il existe même une version spéciale à 250 0000 dollars, limitée à 1000 exemplaires.
A en juger par les commentaires sur les réseaux sociaux et les avis des analystes, dans les articles relatant la présentation, Elon Musk a intérêt à livrer d'abord en temps et en heure les clients de la Model 3. Même bien emballée, la communication a aussi ses limites.
*Le roadster est la toute première voiture électrique de sport. Elle a été produite à 2500 exemplaires entre 2008 et 2012. C’est l’auto que s’arrachaient à l’époque les stars d’Hollywood, dont Leo Di Caprio. Rouler en Tesla coûtait déjà cher, avec un tarif de 100 000 euros. Ceux qui roulent encore avec se sont d’ailleurs vu proposer en 2013 une mise à jour à 29 000 dollars pour améliorer l’autonomie.