vendredi 10 novembre 2017

Les technos de PSA poussées chez Opel

C'est en présence de Carlos Tavares, le PDG de PSA, et donc le propriétaire, que le patron d’Opel, Michael Lohscheller, a présenté au siège de la marque, en Allemagne, le plan stratégique. Baptisé PACE !, celui-ci vise à restaurer la compétitivité de la marque allemande, avec un retour dès 2020 à la rentabilité. L’objectif est de faire plus de voitures et pour moins chères. Mais aussi des véhicules qui émettent moins de CO2. Et pour cela, Opel va pouvoir s’appuyer sur les technologies du groupe PSA*.

D’ici à 2024, toute la gamme de la marque allemande aura migré sur les plateformes du constructeur français. En conséquence, tous les modèles seront électrifiés avec un moteur 100 % électrique ou hybride rechargeable, en complément de moteurs thermiques plus efficients. Ce rapprochement sera visible dès 2020, avec 4 lignes de produits électrifiées, dont le Grandland X hybride rechargeable ainsi que la nouvelle génération de Corsa en version électrique, deux modèles qui reprendront les composants de leurs cousins chez PSA, à savoir le Peugeot 3008 et la Peugeot 208.

Opel apporte quand même certaines compétences. Son centre de recherche de Rüsselsheim, bénéficie en effet d’une expertise dans la pile à combustible. PSA pourra en profiter quand l'horizon de l'hydrogène se sera éclairci. Les carburants alternatifs, comme le gaz, pourraient aussi enrichir l'offre. Les ingénieurs allemands pourront également apporter leur savoir-faire dans certains domaines liés à l'automatisation et l'assistance à la conduite, les tests liés à l'électronique et la configuration des logiciels.

Plus inattendu, le savoir-faire de ce centre aidera PSA à préparer les futurs véhicules destinés au marché américain.


Quels sont les autres volets de ce plan de redressement ? D’abord, beaucoup d’économies, tout en maintenant les sites de production de la marque. Opel se déploiera également sur plus de 20 nouveaux marchés d’ici à 2022. Tout comme PSA, la marque allemande va intensifier sa présence à l’international. D’autre part, elle va renforcer son offre dans le très profitable segment des véhicules utilitaires légers. L’objectif est d’augmenter les ventes de 25% entre 2017 et 2020.

*D’aucuns auraient pu croire que l’acquisition d’Opel par PSA était un moyen de se procurer de la technologie électrique. En théorie oui, mais l’accès et l’exploitation entraînent le paiement de licences à General Motors. D’autre part, quand on voit qu’Opel n’est toujours pas en mesure d’importer en France l’Ampera-e, qui est la version européenne de la Chevrolet Bolt, on se dit que la manœuvre présentait beaucoup de risques.