mardi 7 novembre 2017

INRIA : des avancées pour le véhicule autonome et le trafic

Alors que l'INRIA, un institut national de recherche dédié au numérique fête ses 50 ans, et organise un événement pendant deux jours à Paris pour réfléchir sur ce qui nous attend jusqu'en 2067, je voulais vous dire un mot sur cet institut. Je le connais depuis le milieu des années 90, c'est à dire au moment où des experts comme Michel Parent faisaient déjà rouler des navettes autonomes. C'est d'ailleurs sur la base de ces travaux que des acteurs comme Navya* ont pu développer leurs produits.

Aujourd'hui encore, l'INRIA accompagne l'industrie automobile en France avec des logiciels pour la conduite autonome comme le PML-SLAM (Simultaneous Localization And Mapping) qui permet une cartographie et une location simultanées, ainsi qu'une expertise autour de la communication et de la cybersécurité.

Mais, l'INRIA ne travaille pas que sur le véhicule.


L'institut a par exemple développé la Grenoble Traffic Lab : la plate-forme expérimentale lancée et développée par l'équipe NECS (GIPSA-lab, Inria) en partenariat avec la direction interdépartementale des routes Centre-Est. Lancée il y a un an, mais désormais accessible au public, elle permet de visualiser en temps réel l'état du trafic sur la rocade sud de Grenoble, une route de 12 km congestionnée aux heures de pointe. Les chercheurs y ont fait installer 120 capteurs de débit et de vitesse et des répéteurs qui transmettent les données toutes les 15 secondes. Ainsi, la plateforme GTL offre une très grande précision au niveau de l'information. Mais surtout, elle offre la possibilité de prédire les évolutions du temps de trajet dans les 30 minutes suivantes, grâce aux modèles mathématiques mis en place. Et si les données étaient traitées dans le cadre d'un observatoire du trafic, il serait possible d’obtenir un historique du trafic de toute l’année, avec l'évolution des bouchons et des émissions.

Autre exemple d'équipement de la route, dans le cadre du Grand Troyes avec Hikob, une start-up cofondée par trois personnes issues du monde de la recherche dont deux anciens d'Inria. Un projet a permis d'installer 150 magnétomètres sans fil pour collecter soit des données de régulation de la circulation, soit les températures de la chaussée et transmettre l'information aux responsables concernés.

Et n'oublions pas les émissions. L'Inria Innovation Lab SETH/CLIME été créé afin d'appliquer les méthodes numériques et mathématiques appliquées à la modélisation et simulation de la pollution atmosphérique à l'échelle régionale. Ces solutions ont été développées par l'équipe de recherche CLIME (Couplage de la donnée environnementale et des modèles de simulation numérique pour une intégration logicielle). En partenariat avec l'entreprise Numtech, les recherches ont abouti à l'outil Urban Air qu'utilisent les associations de surveillance pour la qualité de l'air.

*qui présente un nouveau véhicule autonome, ce soir à Saint-Denis, près de la Cité du cinéma.