lundi 11 avril 2016

Le parking connecté selon Bosch

Vendredi, j'étais à Stuttgart pour assister à une conférence de Bosch, suivie par des démos. J'étais le seul journaliste français du groupe. Ce que j'ai vu et entendu me conforte dans l'idée que le numérique a vraiment pris le pouvoir et que le nerf de la guerre sera le service. Bosch propose ni plus ni moins que de révolutionner le stationnement en ville. Une stratégie qui s'inscrit dans le cadre des smart cities et de l'Internet des objets. Il y a deux volets distincts, bien que complémentaires. Je vais donc commencer par le parking connecté, qui permet de guider plus efficacement les automobilistes vers des places libres.



En intro, il faut savoir que 30 % du trafic en ville résulte de véhicules qui cherchent une place. Les conducteurs perdent 10 mn en moyenne, ce qui occasionne un trajet de 4,5 km en plus et un coût de 1,35 € assorti de 1,3 kg d'émissions de CO2 par km


Pour le parking connecté, Bosch s'appuie sur deux méthodes. La première consiste à déployer des capteurs sur les places de stationnement, en extérieur comme en intérieur. Dotés d'une batterie qui dure 7 ans et pouvant communiquer par ondes radios, ces plots renseignent un serveur qui peut ensuite communiquer via une application le nombre de places disponibles.


Ce type d'infos peut par exemple être intégré dans une carte* en temps réel. La carte est ensuite consultable par les automobilistes, sur leur smartphone ou sur Internet par exemple. Cela permet une recherche ciblée des places de stationnement libres.


 Le système est en test dans la région de Stuttgart sur les parking disposés le long de deux lignes de tramway. Notez qu'on peut savoir si les places en question sont adaptées par exemple aux personnes handicapées. Elles pourraient tenir compte aussi de la présence de bornes de recharge ou de la taille pour les gros véhicules.


L'autre méthode fait le lien entre les aides à la conduite et le véhicule connecté. Il ne vous a pas échappé que Bosch fait des capteurs à ultrasons pour l'aide au parking. L'idée est de se servir de ces capteurs pour mesurer à la volée les emplacements disponibles pout se garer.


Dans les faits, voici comment ça se passe. Les capteurs scannent l'environnement autour du véhicule.


Si la distance est suffisante pour stationner, la place est géolocalisée. Les données sont alors relayées par la connectivité du véhicule à un serveur dans le cloud.


Quelqu'un qui cherche une place pourra alors utiliser ce renseignement pour être guidé depuis son GPS ou son appli jusqu'à l'emplacement en question.


C'est ce qu'on appelle le stationnement basé sur la communauté. Vous allez me dire que des start ups ont déjà réfléchi au problème... Certes, mais quand on on s'appelle Bosch et qu'on a équipé des millions de véhicules avec des capteurs qui font bip bip, ça démultiplie les possibilités. Une telle idée ne peut marcher que si elle est "scalable" comme on dit en anglais. Et justement, l'équipementier discute avec des constructeurs, en Allemagne, mais aussi en France et aux USA pour tester le service.


Bosch aimerait lancer l'expérimentation avec trois constructeurs. A l'échelle d'une ville, une cinquantaine de véhicules connectés (ils le sont déjà et de plus en plus) suffirait pour montrer la pertinence du concept. Et apparemment, les villes sont très attentives à cette solution qui ne nécessite pas d'appliquer une infrastructure au sol.

Voir l'album photo sur le parking connecté.

Demain, j'évoquerai le parking automatisé.

*A l'occasion de la conférence de presse, une question a été posée par rapport à HERE, l'ex filiale de Nokia à laquelle s'intéressent de potentiels partenaires comme Amazon et Microsoft, ainsi que des constructeurs comme Renault et Ford. Bosch, qui est lié par un accord de partenariat avec TomTom, a choisi de ne pas répondre.