samedi 9 avril 2016

Le nouveau PSA : des valeurs et un esprit d'équipe tourné vers l'innovation

L'économie n'est pas trop mon truc, et je m'ennuie mortellement à des conférences de presse de résultats. Par contre, j'ai trouvé la présentation de Carlos Tavares tellement pertinente et juste que j'ai décidé de rajouter un volet. Ce n'est pas tous les jours qu'un constructeur automobile (et futur opérateur de mobilité pour ceux qui ont suivi les feuilletons précédents) joue la carte de l'esprit d'équipe et de la promotion des talents pour relever des défis. Raison de plus pour en parler.



La presse ne cesse de parler du salaire de Tavares, qui n'est pourtant pas volé. Je pense qu'on ferait mieux de saluer le courage et la tenacité d'un patron qui aime l'automobile et qui a une vision. Accessoirement, les cadres en parlent en l'appelant par son prénom. Je ne suis pas sûr qu'on en fasse autant chez Renault. Et l'autre symbole, c'est que le grand chef n'avait pas de cravate pour présenter son plan, imité en cela par le reste de son équipe.

Le point fort, c'est que le plan Push to Pass a été l'occasion de réaffirmer des valeurs d'entreprise. J'ai entendu les termes exigence, respect (tiens Volkswagen, prends ça), force intérieure, gagner ensemble. Ce plan qui vient de la base (bottom up), et qui n'a pas été imposé par la direction, a permis de faire émerger des propositions. Et PSA entend bien mettre en avant les talents (ingénieurs et autres), avec une prime à la méritocratie.


A ce propos, le groupe PSA reste le 1er déposant de brevets en France. Il en a déposé 1012 en 2015, dont 250 dans les nouvelles mobilités. Le véhicule autonome en capte à lui tout seul 130 (qui portent notamment sur les IHM, les ADAS et des équipements intérieurs adaptés). En matière de véhicule connecté, le groupe a déposé plus de 60 brevets, notamment pour Car Easy Apps, une plateforme logicielle qui servira de base à de futures applications smartphones reliées à la voiture.


Mais ce que j'aime bien aussi, c'est que Tavares a eu d'autres paroles fortes. Ainsi, il préconise de prendre les clients pour ce qu'ils sont : des êtres humains. Chez PSA, ils ne se résumeront pas à un numéro de série comme c'est le cas aujourd'hui. Tavares a dit que c'était au client de décider quand et où il entrait en contact avec les marques du groupe.

Bien sûr, le véhicule connecté va aider à cela. Mais, en parallèle, PSA a décidé aussi d'offrir des services comme la conciergerie pour la marque DS et une approche confort 360 chez Citroën.


Pour symboliser tout cela, il fallait bien une nouvelle signature groupe PSA (avec un e pour insister sur les racines françaises) et un nouveau logo. Seul à prendre la parole, Carlos Tavares sait se montrer humble. Bien sûr, PSA tire l'activité automobile en France, qui reste une base forte et il aborde l'avenir avec des talents, mais il s'interroge aussi sur la place de la voiture à terme dans la société occidentale.

Bref, pour revenir à ma comparaison initiale de mercredi, un Carlos chasse l'autre.