Sponsorisé par Hexion, cet espace de plus de 500 m² englobait tous les sous-segments de la production automobile, notamment les caisses en blanc, les pavillons, les capots avant et arrière, les portes et autres pièces extérieures, la suspension, l’habitacle, les applications sous capot (y compris le moteur) et les roues.
Les visiteurs ont pu y voir notamment une Lamborghini Huracan en version Spyder. Elle a eu beaucoup de succès, tout comme la conférence du responsable du centre de recherche avancé sur les composites chez le constructeur, Luciano de Oto. Ce dernier a expliqué que la Huracan était la première voiture au monde à faire appel à des composites forgés. L'auto est plus légère que la Gallardo, grâce à son châssis hybride alu/carbone et sa carrosserie en CFRP. Des pièces en composite garnissent aussi l'habitacle.
On a pu voir aussi une Cobra Shelby réalisée par impression 3D. Une réplique en mode électrique déjà exposée à Paris, lors de la COP21.
En dehors de ces deux véhicules, ce sont surtout des bouts de capot ou des pièces diverses qui étaient exposées au sein de Planète AUTO. Voici par exemple les ressorts en fibres de verre de l'Audi A6 Avant.
La marque aux anneaux est venue par ailleurs présenter le procédé Ultra-RTM (moulage par transfert de résine), qui permet de produire en masse du plastique renforcé par fibre de carbone (CFRP).
Et les français ? Un acteur comme Faurecia fait le show, comme chaque année. L'équipementier a remporté le prix de l’innovation JEC World 2016 pour son procédé de fabrication « one shot » de pièces visibles en composites. Cette technologie allie, en une seule pièce, les fonctions de structure et d’aspect. Ce procédé permet l’insertion et le parfait maintien en position d’un renfort préchauffé en composite thermoplastique, au sein même du moule d’injection. Ce nouveau procédé permettra à Faurecia de produire en grande série des hayons, abattants de coffre, assises de sièges et des pièces semi-structurelles à partir de 2018.
J'ai repéré aussi dans les allées la société APM (Automotive Performance Materials), qui est spécialisée dans les matériaux composites 100 % d'origine végétale. Elle travaille avec Faurecia (composé Nafilean en fibre végétale sur la 308) et fait partie du consortium Sinfoni. La technologie d'APM a été appliquée sur la planche de bord de la nouvelle Alfa Giulia.
C'est en fait un sacré garage que ce salon JEC World. Au gré des stands, on peut apercevoir des autos (Ferrari 458 Italia, Lotus Eleven, Corvette C7, proto Oreca en endurance, concept Roding de GT électrique, Renault F1), ainsi que des pièces pour l'Audi R8, des BMW (M3, M4, Série 7, i8), plusieurs modèles de Chrysler, la Ford Lincoln MKS, la Lamborghini Aventador, la Porsche 911 GT3 et les Mercedes-Benz Unimog et Sprinter.
Voici par exemple chez Solvay une application du capot de la BMW GTS. C'est un système de résine thermodurcissable à cuisson rapide.
Le salon est aussi l'occasion de présenter des technologies et des procédés, telles que le RTM, RTM-HP, LCM (moulage de composites liquides), le surmoulage de tôles organiques, le moulage par compression, la pultrusion et l'impression 3D. Chez RocTool, on m'a présenté par exemple un mode de moulage par induction. Ce procédé permet de produire des pièces de grande taille réalisées en une seule fois à l’aide d’un procédé sans presse ni autoclave. Et avec des temps de cycles rapides.
Ce qui fait aussi le succès de JEC World, ce sont les Automotive Circles. Les organisateurs ont mis en place des conférences et un networking haut de gamme qui permettent de rencontrer des experts de premier plan. J'y ai entendu un haut cadre de Bentley, venu parler d'allègement. Il y avait aussi le premier jour du salon l'expert des composites chez Hyundai, venu comme chaque année de Corée et qui a des besoins par rapport à la nouvelle griffe Premium Genesis. C'est aussi grâce à cette fréquentation très sélect que le salon JEC fait référence.
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