samedi 23 mai 2015

Electro mobilité : une transition déjà en marche selon Bosch

Suite et fin de mon tour d'horizon des tendances aperçues chez le premier équipementier mondial à son colloque de Boxberg, avec l'électrification. Le géant allemand livre des composants pour quelques stars du marché, en particulier des voitures allemandes. C'est le cas par exemple de la BMW i3 avec prolongateur d’autonomie, des modèles hybrides chez Mercedes, mais aussi de modèles plus exclusifs que j'ai pu tester.



Ce n'est pas tous les jours qu'on a l'occasion de rouler en XL1, le premier modèle "de série" à consommer moins d'un litre aux cent. Certes, c'est plus un prototype roulant fabriqué sur commande qu'autre chose, mais c'est quand même une sacrée expérience. La XL1 est assez déroutante, car on est allongé et qu'il faut surveiller deux écrans incrustés dans les portes pour surveiller ce qui se passe derrière. De même, la direction est directe. A part ça, le déclenchement du moteur diesel (un 800 cm3) fait un bruit un peu désagréable, quand il prend le relais du moteur électrique. J'ai préféré en revanche le mode roue libre qui permet de couper le moteur en descente ou à régime stabilisé.

Voir les photos de la XL1 : https://s.joomeo.com/555fa7f9bf589


J'ai aussi eu le plaisir de conduire la BMW i8. Et ce d'autant plus que j'ai pris avec l'anneau de vitesse aménagé au sein du centre de recherche de Boxberg. L'ingénieur de Bosch avait activé le mode sport. Et comme il avait vu que j'étais à l'aise avec un premier run façon boulet de canon, on est monté dans les tours sur la partie la plus haute de l'anneau. On a de la peine à croire que c'est un trois cylindres d'1,5 L (231 ch quand même) qui est couplé avec un moteur électrique (de 131 ch). La combinaison délivre des performances digne d'une supercar.


Ce qui est étonnant, c'est le côté Dr Jekyll et Mr Hyde. La i8 peut aussi être douce à conduire, dès lors qu'on est souple sur l'accélérateur et qu'on évolue en mode zéro émission. C'est la magie de l'hybride rechargeable. Mais, la bête n'est jamais loin.


J'ai plus apprécié encore la brutalité de la Porsche 918 Spyder. Oui, l'une des voitures les plus performantes du monde, avec ses 887 ch et qui se monnaie plus de 700 000 euros... Tout comme mes confrères qui ont pu aussi se glisser sur le siège passager (pas question de la conduire, malheureusement), j'ai vraiment été bluffé. Ce véhicule est tout simplement monstrueux en raison de l'accélération qui vous colle au siège. Et pourtant, j'ai déjà roulé dans des supercars électriques (Exagon e-Furtive, Venturi Volage, A8 e-tron...). Là, on est carrément dans une autre dimension.


Et ce plaisir est amplifié par le bruit du moteur (une sonorité de sport-proto) et les vibrations, en plus de cette débauche de puissance. C'est énorme. Je ne sais pas si je vais récupérer les images de la GoPro qui était installée à bord, mais j'ai réalisé une petite vidéo. Et je me souviendrai longtemps de ce moment.

Voir l'album 918 chez Bosch :    https://s.joomeo.com/555fb0f64406a


Comme on le voit, les philosophies sont très différentes d'un modèle à l'autre. Et je dois dire que c'est quand même sympa d'avoir des autos électrifiées de caractère, que ce soit la Porsche 918 ou une Tesla Model S. C'est une autre forme de plaisir.


Ce n'est pas un hasard si le groupe consacre chaque année près de 400 millions d’euros au développement de l’électro mobilité. Il s'y investit à travers les composants, mais aussi les batteries. Bosch promet que d’ici 2020, le prix des accumulateurs d’énergie sera divisé par deux par rapport à leur prix actuel, pour une densité énergétique deux fois plus importante.

Du coup, l'équipementier allemand estime qu’en 2025, près de 15 % des véhicules neufs fabriqués à travers le monde comporteront au moins un entraînement hybride. Une révolution qui se prépare aussi avec l'arrivée du réseau 48 volts et le Start/Stop avec fonction roue-libre.