mercredi 7 août 2013

Deux jours en Bluecar VP : la batterie à l'épreuve du roulage

Voici donc le second volet de mon essai de la Bluecar (dans sa version pour les particuliers), avec la partie qui concerne plus spécifiquement la batterie. L'objectif n'était pas de tenter d'approcher des 250 km* (ce qu'aucun client d'Autolib' ne parvient à faire, car le temps moyen de location est de 40 mn pour un trajet de 10 km), mais plutôt de tester la voiture dans des conditions de tous les jours. Alors, le verdict ?


Je suis parti de Vaucresson (le siège d'Autolib', dans les Hauts-de-Seine, qui fait aussi office de centre d'essai) avec la batterie chargée à bloc. Au bout de quelques km, je lève le pied et j'entends un bip. Je vois alors s'afficher : "frein moteur limité". Mais, c'est normal. La batterie étant pleine, le système de récupération d'énergie ne peut pas fonctionner à plein régime.


Un peu plus tard, j'ai pu mesurer l'efficacité du système. On peut ralentir en ville sans avoir à toucher la pédale de frein. Mais, à la différence de la Zoé, on ne voit pas la jauge évoluer à rebours avec des km récupérés. D'ailleurs, la jauge apparaît sous cette forme, uniquement avec un pourcentage.


Lors de mon périple, j'ai alterné de la ville, de la route de campagne et même de l'autoroute.


J'ai pu constater au passage que la vitesse était limitée à 110 km/h. Je pensais que c'était le cas pour les seuls modèles d'Autolib'. Mais c'est pareil pour les versions pour les particuliers. J'ai été par ailleurs un peu perturbé, car ma voiture se distinguait par des bruits de roulement. C'est dommage, car cela vient gâcher un peu le silence que ce type de véhicule procure en général.


Au bout de 60 km, et au terme d'un parcours très varié, mon niveau d'autonomie était retombé à 65 %. Il est environ 18 h ce soir là. Je décide de ne pas recharger la voiture, car il me reste assez d'énergie. Le lendemain à 8 h, j'aurai la surprise de ne retrouver que 45 %. Pourquoi ? La particularité de la batterie lithium-métal-polymère de Bolloré est d’être chaude. Sa température interne varie de 60 à 80 degrés. C’est la raison pour laquelle elle a besoin d’être régulièrement rechargée. Autrement, elle doit s’auto alimenter, c'est-à-dire puiser dans ses réserves l’énergie nécessaire. Dans la notice d’emploi de la Bluecar, le groupe Bolloré précise que la batterie peut se décharger complètement en deux jours et demi si le véhicule reste sur sa place de parking.


Après un petit parcours urbain, je décide de recharger un peu la voiture sur une prise domestique, vu que la station la plus proche était à une vingtaine de km. Pour peu que le réseau supporte de tirer 10 ampères, il n'y a aucun souci.


En trois heures, l'autonomie repassera de 37 à 52 %. Le temps de charge prend 13 h sur une prise en 220 volts, contre 8 à 9 h sur une Bluebox à 16 ampères ou le réseau Autolib’, la recharge sur un réseau public autre que celui de Bolloré prendra de 8 à 13 h.


Au moment de rendre la voiture, et parce que je reprenais une nouvelle  fois l'autoroute, un bip a retenti et j'ai vu la jauge passer à l'orange sous la barre des 30 %. Elle devient rouge à 20 %.


Pas de panique cependant, j'ai pu rallier Vaucresson sans problème. Mon sentiment est que l'on peut facilement parcourir 150 km en Bluecar et 200 km avec de la pratique, pour peu que l'on reste en milieu urbain. Mieux vaut cependant ne pas être optimiste et avoir un câble compatible avec le 220 volts, au cas où. Prochainement, il sera aussi possible de commander un abri avec capteurs solaires pour de la recharge verte.
Demain, je terminerai par la connectivité.

*Bolloré précise bien que c'est en cycle urbain, l'autonomie descendant à 150 km en extra-urbain.