vendredi 18 mars 2011

Le marché du véhicule électrique lié au sort du Japon

Depuis quelques jours, les constructeurs automobiles japonais font le point sur leurs capacités de production. Globalement, sauf quelques exceptions localement, la production est encore arrêtée pour quelques jours, le temps d'évaluer les dégâts et de faire le point avec les fournisseurs. L'Europe n'a pas à craindre pour le moment de rupture, car la plupart des modèles européens sont produits localement, et que les filiales ont quelques semaines de stock pour les modèles provenant du Japon.
En revanche, la voiture électrique est étroitement liée à l'archipel. C'est particulièrement vrai pour PSA Peugeot Citroën, qui a lié sa destinée à Mitsubishi. La Ion et la C-Zéro sont, non seulement dérivées de la i-MIEV, mais également produites au Japon, à Gifu.




A priori, Mitsubishi est peu impacté,  même si on n'a pas d'infos sur les capacités de production de Lithium Energy Japan, la joint venture entre le constructeur et GS Yuasa qui produit les fameuses batteries lithium-on. Une JV qui, par ailleurs prévoit de construire une nouvelle usine au Japon, à Ritto (préfecture de Shiga) pour réaliser des volumes de 50 000 batteries par an à partir de 2012.


Renault est aussi très dépendant du Japon. Rappelons que les précieuses batteries lithium-ion d'AESC (la joint venture entre Nissan et NEC) sont produites localement. Le site de Zama, sur l'archipel, fait partie de ceux qui ont été arrêtés dès le début de la catastrophe. Pour le moment, les batteries ne sont produites qu'au Japon. Il y aura d'autres sites par la suite (Smyrne aux USA, Sunderland en Grande-Bretagne, Cacia au Portugal et Flins au Portugal), mais ils ne seront opérationnels qu'en 2012. Et en ce qui concerne Nissan, la production de la Leaf ne se fait qu'au Japon, à Oppama. Ce qui, en fonction de l'évolution de la situation, pourrait provoquer des retards de livraison. Et, comme Nissan se sert en priorité pour les batteries pour faire face à une demande importante pour la Leaf, Renault pourrait être encore une fois pénalisé.
Et les autres constructeurs ? Tous ne sont pas liés à des fabricants japonais de batteries. BMW collabore par exemple avec SB Limotive (jv Bosch-Samsung) et Daimler est avec Tesla, en attendant le démarrage de sa filière batteries en Allemagne avec Evonik.


En fait, la vraie question est ailleurs. La catastrophe au Japon relance le débat sur le nucléaire et, comme précisément, le bilan CO2 du véhicule électrique est plus favorable dans le cas d'une production d'électricité qui passe par l'atome, cette forme d'énergie risque de perdre de son attrait...