lundi 14 mars 2011

Que faut-il retenir du salon de Genève ?

La cuvée 2011 de ce salon aura été, de mon point de vue, assez exceptionnelle. Il y a eu en effet pas mal de nouveaux modèles, pour la plupart assez high tech d'ailleurs, ainsi que des concepts cars qui ont retenu mon attention. Cette année, beaucoup d'acteurs ont pu prendre part au salon de Genève et c'est tant mieux car le public et les médias ont pu voir que l'innovation ne vient pas forcément des plus grands constructeurs. Et tout particulièrement dans l'électrique, où en fait il n'y avait aucune nouveauté (ou si peu). Comme j'ai déjà parlé des start ups du Pavillon Vert, voici donc mes coups de coeur sur le reste du salon.



La Rolls électrique
Evidemment, on ne peut pas ignorer la présence de la 102EX Concept. Elaborée sur la base d'une Phantom, cette Rolls zéro émission est dotée de deux moteurs électriques, qui délivrent une puissance combinée de presque 400 chevaux et surtout un couple impressionnant de 800 Nm. Sa batterie peut être entièrement rechargée en vingt heures sur une prise secteur classique, ou en huit heures sur une prise triphasée spécifique. Ce n'est qu'un prototype d'essai, destiné à valider auprès de la clientèle, et au cours de tests dans le monde entier, la pertinence de ce choix de propulsion. La Phantom électrique parcourt le 0 à 100 en 8 secondes et revendique une autonomie de 200 km. Elle sera volontairement limitée à 160 km/h.


BMW Vision Connected Drive
L'un des plus beaux concept cars du salon, assurément. Parmi les innovations, on peut mentionner un affichage tête haute évolué qui, en présentant les informations et symboles en trois dimensions, ajoute de la réalité augmentée pour le guidage. BMW inaugure par ailleurs quelques trouvailles, dont le filtrage d'informations, l'écran dédié au passager (qui peut analyser les informations ou adresses reçues en ligne pour peaufiner le guidage à destination du système de navigation et les envoyer sur le combiné d'affichage pour le conducteur) et le navigateur émotionnel. Ce dernier fait ressortir, en fonction de la personne, de son humeur et de la position géographique, les infos liées au lieu qu'on traverse.


La plateforme Saab iQon
Le concept car Phoenix de Saab n'a pas été perçu à sa juste valeur. En fait, le nom se réfère à la plateforme développée par la marque suédoise, et plusieurs éléments vont se retrouver sur la prochaine 9-3, dont le moteur d'origine BMW, la transmission hybride et surtout la plateforme multimédia iQon. Basée sur Android, celle-ci permet d'avoir accès à des services tels que la météo, la musique en ligne avec Spotify, les réseaux sociaux avec Facebook, mais aussi des infos sur le véhicule, grâce aux capteurs embarqués qui relèvent les données à travers 500 points de contacts dans le véhicule. Saab veut jouer la carte des applications pour smartphones dans la voiture avec la plateforme iQon.


Ford SYNC
Le salon de Genève (ainsi que le CEBIT de Hanovre) a été pour Ford l'occasion de lancer officiellement son service SYNC en Europe. Un service innovant qui cartonne aux Etats-Unis. Dès 2012, les clients de la Focus auront accès à une plateforme élaborée avec Microsoft, qui intègre des technologies de pointe comme la reconnaissance vocale, l'écran tactile, Bluetooth, la prise en charge des smartphones et des lecteurs MP3, et même l'accès au Wi Fi. Le système SYNC - avec l'interface MyFord Touch - se veut une solution riche et interactive, facilitant l'accès du conducteur à tout un univers de services. Ford va ainsi proposer une navigation qui pourra actualiser par le web les infos sur le trafic et qui proposera les bonnes adresses de Michelin. Mais, le point fort est surtout la commande vocale de Nuance qui permet d'entrer la destination à la volée, de dire simplement "j'ai faim" pour chercher un restaurant, ou encore de piloter la radio, son smartphone, la clim', etc...


EDAG Light Car Sharing
Depuis deux ans, l'équipementier allemand travaille sur la voiture électrique du futur avec une approche "open source". La dernière évolution fait la part belle au "car sharing" : autrement dit, l'auto partage qui se développe beaucoup ces temps ci et qui est particulièrement pertinent pour le VE. Avec son look calqué sur le Nissan Cube et ses touches flashy, ce concept est destiné à séduire les plus jeunes. Outre son moteur électrique et son pack de batteries disposé dans une architecture en sandwich, cette drôle de citadine se distingue par ses boucliers avant et arrière capables de "cicatriser" pour faire face aux agression urbaines et l'omniprésence des fonctions de signalisation et d'éclairage sur les panneaux de carrosserie. L'auto peut transporter six personnes sur deux banquettes. Les passagers arrière sont assis dans le sens contraire de la marche, comme dans les transports en commun. C'est une auto à la  fois basique au niveau des commandes et bien entendu connectée.


La Tata Pixel
Avec son look d'IQ revisitée, ce concept de la marque indienne préfigure peut être une Nano high tech pour l'Europe. J'ai bien aimé sa transmission toroïdale infiniment variable (IVT), baptisée "zero turn", qui aide la roue arrière extérieure à pivoter vers l'avant et la roue arrière intérieure à pivoter vers l'arrière. Résultat : un rayon de braquage de 2,6 m. La Pixel se différencie également par sa connectivité. Elle accueille un smartphone qui sert en fait de tableau de bord avec des fonctions pilotées depuis l'interface "My Tata Connect". Sous le capot, Tata a prévu un petit diesel 3 cylindres de 1,2 L turbo, dont la consommation s'établit à 3,4 L/100 km pour des rejets de CO2 de 89 g par km. Les performances sont optimisées par l'aérodynamique de l'auto mais aussi par la présence d'un système stop & start et de pneus à moindre résistance au roulement.