Une fois n'est pas coutume : je vais vous faire part de mon expérience d'un essai de voiture électrique dans Paris. Croyez le bien : ce n'est pas la première fois que ça arrive. Je me souviens d'avoir roulé il y a plus de 15 ans vers Compiègne avec une Peugeot 106 électrique. Il y en a d'ailleurs certaines qui roulent encore de nos jours. Mais, pendant tant d'années, on nous a tellement fait essayer des concepts et des prototypes, que pouvoir aller chercher un véhicule électrique au parc presse* d'un constructeur me paraissait presque impossible. Et pourtant, vendredi dernier, on m'a bien remis la clé d'une Ion chez Peugeot.
Me voici donc au parking, au 4ème sous-sol du 75, avenue de la Grande Armée. L'attaché de presse de Peugeot qui m'a accompagné jusqu'au véhicule s'amuse de mon étonnement. Il enlève le câble de recharge qui était relié à une prise dans le parking et le range dans un sac prévu à cet effet dans le coffre. Contact. La mention "ready" indique que je peux accélérer. Je me faufile maintenant dans les méandres du parking de Peugeot. Une question me taraude : vais-je pouvoir monter la rampe d'accès ? Oui, sans problème. Je remonte dans la surface alors qu'un véhicule diesel me talonne dans un bruit qui tranche avec le silence de mon habitacle.
Une fois dans la rue, je profite de l'ambiance très zen à bord. Conduire une électrique est vraiment reposant. L'absence de bruit enlève tout stress. Ce qui est déjà un peu le cas quand on conduit une voiture avec système Stop & Start au feu rouge. Au feu, les automobilistes ne font pas vraiment attention. Sauf ceux qui ont reconnu que c'était une Ion, ou les livreurs en scooter qui trouvent cette voiture vraiment silencieuse. Pas de sarcasme ou de regard condescendant. Quant aux piétons, ils sont aussi surpris de voir passer une auto sans faire de bruit. Mais, je dois déjà m'aventurer sur le périphérique.
Mon trajet du jour m'amène à Saint-Denis. Le périph' est comme d'habitude complètement bouché. Ce qui est bien, c'est que dans les bouchons, je ne consomme rien. Le trafic repart et je m'insère dans les files. En passant porte de Saint-Ouen, je me retrouve face à une affiche géante qui fait de la pub pour la C-Zéro, la cousine de Citroën. Sans être un foudre de guerre, la Ion permet de prendre sans aucun problème le périphérique à 80 km/h.
Quand on conduit une électrique, on regarde au début beaucoup la jauge. Mais, au fur et à mesure, on se rend compte qu'elle ne descend pas si vite que cela. Du moment où on conduit ce genre de voiture avec sa tête, ça se passe très bien. A chaque freinage, on récupère de l'énergie. Et quand on relève le pied de la pédale d'accélérateur, par exemple en arrivant sur un feu, on peut voir l'aiguille passe du mode éco vers recharge.
Une autre expérience, intéressante, est de faire monter des passagers. En visite dans les locaux d'une entreprise qui collabore avec les constructeurs, y compris sur l'électrique et l'hybride, j'ai fait grimper à bord de jeunes ingénieurs. Ils étaient super enthousiastes, même si le prix de la voiture et les multiples obstacles liés à la possession d'un VE ne leur donne pas spécialement envie de sauter le pas. Le directeur technique de la société a aussi apprécié son petit tour devant la Tour Pleyel.
Au global, donc, une petite virée qui m'a permis de tester la voiture dans des conditions réelles (et pas sur des boucles d'essai dans le cadre d'essais presse) et de constater que la technologie est mûre pour la série. Après, je dois avouer que je n'ai pas eu à recharger l'auto et que je ne connais donc pas les affres de la recherche de la borne libre. Mais, c'est quand même très appréciable de rouler dans un véhicule zéro émission en ville. Au volant de la Ion, on prend conscience que les autos thermiques sont très bruyantes - sans parler des scooters - et que les 4X4 en ville représentent une véritable hérésie.
Voir le diaporama :
*Beaucoup de gens s'imaginent que les journalistes louent les voitures qu'ils essaient. Les marques ont tout simplement un pool de voitures dédiés à cet usage.