vendredi 17 décembre 2010

Autolib : la revanche de Bolloré

Ainsi donc, Bolloré a été désigné pour exploiter le futur service d'auto-partage de voitures électriques pour Paris et sa banlieue. Et pourtant, l'industriel breton n'a pas fait de marketing viral, pas de concours sur Facebook et n'a pas fait appel non plus à un cinéaste pour son image. Pour être honnête, ce choix en a surpris plus d'un. J'ai croisé hier deux personnes - avant l'annonce officielle un représentant d'EDF et juste après un journaliste en vue sur les questions d'environnement - qui s'étonnaient de la désignation d'un acteur dont la voiture ne roule pas encore. Ce n'est pas faux, mais il n'est pas le seul dans ce cas. En fait, Bolloré a été préféré aux autres concurrents (Veolia Environnement et le consortium formé par la SNCF, la RATP, Avis et Vinci Park) parce qu'il avait une approche plus globale. Bolloré a choisi d'investir 60 millions d'Euros dans le projet et de prendre en charge tous les risques, de la location à l'entretien, sans oublier le risque de vandalisme.



Mais, revenons à la voiture. Tout le monde se souvient de l'épopée de la Blue Car, que Bolloré avait choisi de fabriquer avec Pininfarina, faute d'avoir trouvé un accord avec un constructeur. Finalement, la voiture sera produite en Italie à Turin chez Cecomp, une société spécialisée depuis 30 ans dans les prototypes et les petites séries. Il s'agit du modèle à deux portes et quatre places que l'on a vu dernièrement au Mondial de l'Automobile, et auquel seront ajoutés un GPS et un bouton d'appel d'urgence. Quant aux batteries lithium-métal polymère, elles seront fabriquées par Batscap (une filiale de Bolloré) à Ergué-Gabéric, près de Quimper. Leur autonomie est de 250 km pour un temps de charge de 4 heures. Si personne - ou pas grand monde - n'a pu à ce jour rouler avec la Blue Car, il se trouve que j'ai eu l'occasion de rouler avec, et lors d'un véritable essai sur route ouverte à l'époque où je travaillais pour M6 Turbo. Et j'avais trouvé à l'époque la technologie très convaincante.
Voir mon sujet : http://www.youtube.com/watch?v=vtXcwykuiQU
Quoi qu'il en soit, Vincent Bolloré a réussi son pari puisque 3000 voitures électriques à son nom vont sillonner Paris et sa banlieue à partir d'octobre 2011. Et pour longtemps, puisque l'industriel breton est lié au syndicat mixte Autolib' par un contrat de 12 ans !


Au-delà d'une technologie 100 % française, Bolloré a fait la différence par son approche en matière de services. 800 emplois vont être créés pour animer les stations et expliquer l'offre aux utilisateurs. Il faudra 10 mn pour souscrire à l'abonnement et 2 mn pour la prise en main du véhicule. Environ 1 060 stations seront implantées sur le territoire des 41 communes adhérentes à ce jour, dont 700 à Paris. Chaque station comporte une borne interactive à écran tactile, sur laquelle les clients pourront s'identifier, choisir et réserver la station d’arrivée. Les stations comporteront 6 places de stationnement en moyenne, chaque place - matérialisée par un marquage au sol spécifique - étant équipée d’une borne de recharge, qui indiquera également par un voyant lumineux l’état de la place ou du véhicule (rouge si indisponible). Pas moins de 75 stations comporteront également un kiosque situé sur le trottoir, avec des Espaces Autolib’ où un agent sera présent tous les jours de 08 h à 20 h.

Voici comment le service va marcher :



Pour utiliser le service, il en coûtera 12 € par mois pour l'abonnement (avec une caution de 500 €), sachant que le coût d'utilisation sera ensuite de 5 € pour la première demi-heure. Les familles auront droit à une réduction de 10 % et des formules sont prévues pour les visiteurs occasionnels.
Testé à partir de l'été prochain, le service Autolib' sera déployé entre octobre 2011 et mars 2012.

Lien : http://www.autolib-paris.fr/