vendredi 3 décembre 2010

Bosch et l'électrification de l'automobile


Les français aiment bien railler les allemands, qui seraient en retard sur l'électrique. "Ils sont à la bourre et pas aussi avancés que nous", me confiait récemment un cadre de Renault. Ca, c'est à voir.
J'ai déjà eu l'occasion sur ce blog de parler des travaux d'Audi, BMW, Mercedes et VW qui consacrent leurs budgets à la R&D, pas dans la com'. Je vais à présent vous parler de Bosch, le plus grand équipementier mondial. Il est vrai que, il n'y a pas si longtemps, le groupe ne jurait que par les moteurs thermiques, dont le potentiel d'amélioration est encore important. Sans perdre de vue cette réalité, Bosch a opéré un virage à 180 degrés qui devrait faire réfléchir les constructeurs arrogants. Ainsi, la plus grosse PME d'Allemagne a 800 chercheurs sur l'hybride et l'électrique. C'est autant que chez Renault et Nissan. Ils n'étaient que 100 en 2004... C'est dire si le sujet a été pris au sérieux entre temps.



Bosch est plutôt pas mal situé dans la course à l'hybride. Parti plus tard que Valeo dans le Stop & Start, il fournit plusieurs constructeurs et se distingue surtout par les produits phares que sont le Volkswagen Touareg et le Porsche Cayenne dans leur version hybride. C'est aussi Bosch qui produira les composants hybrides (moteurs électriques, électronique de puissance) destinés à la Peugeot 3008 Hybrid4, prévue pour 2011. L'équipementier travaille par ailleurs pour adapter ses produits, dont par exemple l'ESP (contrôle électronique de la trajectoire) aux contraintes de l'hybride et de l'électrique.


S'agissant du véhicule électrique, le groupe est présent dans les batteries lithium-ion. A travers SB Limotive, la joint venture qu'il a montée avec Samsung, et qui emploie 700 personnes, Bosch est par exemple fournisseur du groupe BMW. Il a aussi récemment remporté le marché pour la fourniture de la Fiat 500 électrique, qui sera produite aux Etats-Unis chez Chrysler et lancée en 2012. Une usine vient d'entrer en production à Ulsan, en Corée du Sud.


Le groupe Bosch vient par ailleurs de décrocher un marché sur Singapour. Le groupe allemand a été retenu pour un projet pilote qui vise à mettre en place une plateforme d'électro mobilité, à destination des automobilistes qui ont ou louent un véhicule zéro émission. Un logiciel va servir à trouver où sont les bornes de recharge disponibles et à réserver un plein d'électricité. Tout cela pour dire que, s'ils sont effectivement partis plus tard dans la compétition électrique, les allemands ont une puissance industrielle et financière - sans parler de la compétence de leurs ingénieurs - que pourraient leur envier bien des industriels français.