lundi 27 décembre 2010

Les pneus et le CO2


Prenons un peu d'avance et parlons de 2012 : une date à laquelle les automobilistes pourront choisir leurs pneus en fonction de leurs performances. L'Europe prévoit en effet d'instaurer une grille de notation, portant sur l'efficacité énergétique, l'adhérence sur le mouillé et le niveau sonore. Les pneus feront l'objet d'un étiquetage et devront respecter des standards minimaux de performances. Les américains et les japonais ont une approche similaire, même si les critères diffèrent quelque peu. Goodyear a communiqué sur ce thème pendant les mois de mai et juin lors d'une tournée à destination des distributeurs, et à laquelle je participais. Pour sa part, Michelin est revenu sur ce point lors du Mondial de l'Automobile et a donné quelques chiffres, passés inaperçus et que je me fais un plaisir de vous redonner.



Ainsi, 30 % des pneus actuels du marché ne pourraient plus être vendus en 2014, avec ces nouvelles normes. Et, lorsque les normes seront renforcées vers 2016, ce sont alors 70 % des pneus qui ne pourraient plus être autorisés à la vente. Les marques "Premium", qui sont partenaires des constructeurs, et qui font des efforts continus en matière de recherche et de qualité, seraient alors favorisées. Elles vont d'ailleurs commencer dès le début de 2012 à étiqueter leurs pneus en ce sens.


Un autre point mérite d'être souligné : celui de la résistance au roulement. Les pneus vont jouer un rôle essentiel en matière de réduction des émissions de CO2. Que ce soit l'Energy Saver chez Michelin (150 véhicules du marché l'utilisent en première monte) ou l'Efficient Grip de Goodyear, ces produits sont stratégiques pour les constructeurs, car ils économisent jusqu'à 4 grammes par km. Et ils le seront encore plus après 2012. La réglementation européenne prévoit en effet des pénalités pour les marques qui ne respecteraient pas les seuils prévus. Entre 2012 et 2018, le barème est le suivant:
5 € par gramme en cas de dépassement d'un gramme par km,
20 € par gramme en cas de dépassement de 2 ou 3 g par km,
45 € par gramme en cas de dépassement de plus de 3 g par km.
Le tarif sera encore plus lourd en 2019 avec 95 € par gramme de CO2 en cas de dépassement. Le prix est par véhicule, naturellement.
On comprend pourquoi les manufacturiers sont autant courtisés pour les pneus verts et pourquoi les marques qui font des 4X4 et des voitures de sport passent à l'hybride, voire à l'électrique.