On a beau railler l'Allemagne pour son prétendu retard en matière de mobilité électrique, ce pays fait comme d'habitude : il analyse le problème dans son ensemble, élabore une stratégie et ensuite avance vite et fort. Le milieu de l'auto a été surpris par les annonces d'Angela Merkel qui veut avoir 10 millions de voitures sur les routes d'ici 2030. Et à cette même date, elle se fixe un objectif d'un million de bornes de recharge. La grande différence, par rapport à la France, c'est que l'effort porte à la fois sur les incitations et sur l'infrastructure de charge. Et pas que sur les bornes pour véhicules à batterie.
Pour doper le marché, il va donc y avoir un coup de pouce concernant le bonus pour les véhicules électriques (dont ceux à pile à combustible) qui passera de 4 000 à 6 000 euros. Ensuite, le gouvernement fédéral va débloquer 3,5 milliards d'euros. Il appelle toutefois les industriels à participer à cet effort de mise en place de l'infrastructure.
Il devrait y avoir 100 000 bornes en 2021, contre 21 000 aujourd'hui. Rappelons que cet objectif est celui que la France se fixe pour 2022, dans le cadre de l'accord signé entre l'Etat et la PFA.
Dans son approche de la mobilité électrique, l'Allemagne n'oublie pas l'hydrogène. Un accord a été signé entre le ministère des transports et H2 Mobility pour le financement de 30 stations supplémentaires, alors que le cap symbolique des 100 devrait être atteint l'année prochaine. D'ici fin 2021, le réseau allemand pourrait assurer potentiellement le plein de 60 000 véhicules à hydrogène. Le gouvernement allemand veut présenter par ailleurs une stratégie de développement de l’hydrogène d’ici à la fin de l’année. Le Ministre de l’Economie, Peter Altmaier, a notamment déclaré qu’il souhaitait que l’Allemagne devienne “Numéro 1 dans le monde” dans le domaine des technologies liées à l’hydrogène.
Rappelons qu'en France, il y a eu un plan Hulot sur l'hydrogène dont les moyens ont fondu comme neige au soleil.
A part ça, sinon, on est champion du monde...