Quelques mois après le scandale lié aux moteurs diesel truqués, VW fait un come-back retentissant. La nuit dernière, le constructeur allemand a présenté dans le cadre du CES le premier concept basé sur la nouvelle plateforme modulaire pour voiture électrique (MEB). Le Budd-e est un monospace qui donne un avant-goût de la technologie en 2019. Une manière de montrer que les mesures annoncées en matière d'électrification seront bien suivies des faits. Le scandale a sans doute incité Volkswagen à précipiter les choses, car la présence d'Herbert Diess n'a été annoncée à Las Vegas que le 8 décembre dernier. Autrement, ce concept n'aurait peut-être été révélé que plus tard. Il faut toutefois se souvenir que lors du salon de Francfort, le patron de l'époque, Martin Winterkorn, évoquait déjà la réinvention du groupe et l'arrivée programme de 20 véhicules électrifiés d'ici 2020.
Le fait est que la firme de Wolfsburg reprend la parole avec un véhicule dont l'autonomie atteint un record de de 533 km. C'est un exploit, mais à quel prix ! VW a en effet intégré une batterie de 92,4 kWh, qui dépasse en densité énergétique ce que l'on trouve à bord de la plus grosse des Tesla. Plate et compacte, elle occupe quand même toute la surface du plancher. L'intérêt vient du fait que l'habitacle gagne ainsi en confort et en espace. La Budd-e est propulsée par deux moteurs électriques, un à l'avant (100 kW) et l'autre à l'arrière (125 kW). Il est à noter que la plateforme MEB a permis de repositionner à l'avant le système de climatisation, qui gagne en efficacité et en confort sonore.
Volkswagen souhaite aussi réduire le temps de chargement des batteries et annonce 15 mn pour récupérer 80 % de la charge. C'est le temps qui avait été annoncé pour la Porsche Mission E, lors du salon de Francfort.
Au-delà de sa motorisation électrique, la Budd-e innove en matière de connectivité. Il y a tellement d'innovations que je vais essayer de vous les lister par thèmes.
Affichage : il n'y a plus de séparation entre le conducteur et son passager. Un seul écran ("one world") mutualise les ressources numériques, avec notamment une partie multimédia à la disposition de tous. Toutefois, le conducteur conserve la primauté sur la carte de navigation, les infos liées à la conduite et l'affichage tête-haute. Un retour vidéo permet de visionner l'image renvoyée par les caméras qui remplacent les rétroviseurs.
Interface homme-machine : VW a recours à la reconnaissance de gestes, comme l'an dernier dans la Golf R Touch, à la différence que la commande est plus sensible et peut même faire coulisser la porte. En complément, la marque propose la voix en langage naturel. Le vrai plus, c'est qu'il n'est plus nécessaire d'appuyer sur un bouton. Il suffit de dire "Hello Volkswagen" pour engager le dialogue. Pour sa part, le conducteur dispose d'un volant à retour haptique qui réagit au toucher pour piloter certaines fonctions.
Ambiance à bord : outre un éclairage d'ambiance sympa, personnalisé à chaque place, la voiture permet d'embarquer une playlist affinée par rapport à l'itinéraire. On peut aussi en chemin se renseigner sur les manifestations et les points d'intérêt, voire prendre des vidéos par GoPro et les envoyer par What's App. Les mobiles et les tablettes se rechargent par induction.
Le lien avec la maison : depuis l'habitacle, on peut piloter la lumière et la clim', ou avoir le retour image de l'interphone vidéo et des pièces qui sont équipées de caméras. VW permet aussi de consulter à distance l'intérieur d'un frigo connecté LG Electronics.
Plus spectaculaire encore : on peut ouvrir la porte de sa maison avec... le pied. L'ouverture "easy open" qui permet d'ouvrir le hayon sans les mains est tout simplement dupliquée sur le pas de la porte avec une empreinte de pied matéralisée par un laser. Il suffit que le conducteur marche dessus pour ouvrir. Magique, non ?
Et la voiture dispose d'une drop box. Ce coffre se déverrouille par un smartphone NFC et permet de déposer en l'absence du conducteur des achats réalisés sur Internet.