Dans le prolongement du post d'hier, consacré à l'inauguration du site de test Teqmo de l'UTAC-CERAM, je voulais revenir sur la série de discours prononcés par les officiels. La haute responsable pour le véhicule autonome en France, Anne-Marie Idrac ; le Président de la PFA, Luc Chatel ; la Présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse ; le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire ; puis le ministre de l'Ecologie, François de Rugy ont lancé toute une série de messages. J'ai entendu que la France était en retard, mais qu'il était possible de rester à la pointe à condition de travailler en commun.
Dans son speech, Luc Chatel a rappelé que Ford et Volkswagen avaient décidé de travailler ensemble sur le véhicule autonome, tout comme BMW et Daimler. Cet exemple est encore plus révélateur. Si des concurrents directs arrivent à s'entendre, c'est quand même un signe. En ce qui concerne la stratégie française pour le véhicule autonome, il est vrai que la volonté est de "chasser en meute".
Ce que je trouve très bien, et ce qui a été rappelé par Anne-Marie Idrac, c'est que les acteurs devaient partager leurs expériences. L'approche française consiste à travailler sur l'explicabilité et l'acceptabilité (autrement dit, la confiance).
Les consortiums mis en place associent par ailleurs des acteurs de l'industrie automobile et du transport public. C'est très bien, car le véhicule autonome va d'abord apparaître en complément des transports en commun. C'est d'ailleurs le sens de l'histoire. Ce type de véhicule, de par son prix élevé, a plutôt pour vocation à être ms en service par des opérateurs de mobilité. C'est d'ailleurs ce que fait Waymo (Google) à Phoenix en Arizona. Le van autonome est utilisé pour faire des courses de type VTC. Ce n'est pas une voiture pour les particuliers ou les riches.
Je trouve aussi très bien qu'une collectivité comme la région Ile-de-France décide d'investir 100 millions d'euros et se lance dans la route intelligente. Valérie Pécresse a déclaré hier vouloir accompagner les expérimentations de véhicules autonomes.
Parce qu'elle a des compétences en intelligence artificielle, des ingénieurs bien formés et des fournisseurs innovants comme Valeo (qui a doublé son budget de recherche en quelques années), la France a sur le papier toutes ses chances pour être dans la course. Après, il faut être réaliste. Il s'agit d'un combat de titans, comme l'a souligné très justement le Président de la PFA. Les très gros acteurs dépensent des dizaines de milliards den recherche. C'est là où la question de la taille et de la mutualisation des coûts va se poser pour les constructeurs. Un Renault-Nissan est à ce propos mieux placé qu'un PSA.
Bref, tout cela pour dire que les beaux discours ne suffiront sans doute pas. Même si la compétence est là, la puissance économique risque à la fin de faire la différence...