Ce matin, j'ai assisté à la présentation du nouveau Mondial de l'Auto. L'organisation du salon est gérée désormais par la PFA, que préside Luc Chatel, et qui est par ailleurs Président d’Amc Promotion (la structure qui s'occupait jusqu'à présent du Mondial). Celle-ci devait en principe être adossée auprès d'un grand organisateur de salons. Mais, à la surprise générale, c'est une agence de com' et d'événementiel, Hopscotch, qui a été retenue pour l'édition 2020.
Luc Chatel et Frédéric Bedin, le patron de cette société, ont eu à cœur d'expliquer qu'ils gardaient bien le Mondial de l'auto porte de Versailles ("le joyau de la couronne avec un million de visiteurs", dixit le Président de la PFA). Par contre, l'événement va changer en profondeur.
En résumé, il y a voir à la fois un salon classique (mais revisité) et toute une série d'événements dans Paris en parallèle, l'idée étant de créer un "festival des mobilités".
Pour faire simple, le Mondial - qui accueillera les autos et les motos - va proposer plus d'animations ludiques, des espaces de restauration plus confortables, et va s'accompagner d'une application originale. La promesse est de proposer une expérience personnalisée, avec ce la réalité augmentée et de l'intelligence artificielle. Il y aura par ailleurs un centre d'essais dans la capitale, comme cela avait été fait l'an dernier. Il mettra à l'honneur les nouvelles motorisations.
Globalement, le pari des organisateurs (AMC Promotion et Hopscotch) est de satisfaire des communautés a priori très éloignées : les fans d'auto et de moto, de sports mécaniques, d'anciennes, mais aussi ceux qui se passionnent pour la techno, le développement durable ou la mobilité de demain. L'objectif est de répondre à ces attentes avec des animations spécifiques.
Ainsi, plusieurs événements vont avoir lieu dans Paris au moment du Mondial. Il y a des side events labellisés par le Mondial, comme Mondial Women, et surtout Movin'On Paris. Luc Chatel a convaincu Michelin, organisateur de cet événement sur la mobilité durable, et qui se déroule à Montréal, de faire une version parisienne pendant le salon. C'est une façon de montrer que la filière prend ses responsabilités et pense à l'avenir. Le programme comprend également un congrès de la FISITA (avec la SIA) et l'équivalent de la Fashion Week (Fashion & Motion). Des constructeurs, qui n'étaient pas là en 2018, sont tentés de revenir car ils pourraient organiser leur propre événement et gérer leur liste d'invités.
Un dîner de prestige est par ailleurs prévu.
L'ambition est de faire de Paris une destination majeure pour l’avenir de la mobilité, avec une approche qui rappelle celle du festival d'Avignon (avec le on et le off). Dans le public, il y avait des sceptiques. Cela s'est senti aussi à travers les questions. Mais, comme l'a dit Luc Chatel, l'industrie automobile vit des bouleversements et des salons vont mourir. La crise que traverse actuellement le salon de Francfort témoigne de la nécessité de faire évoluer les formats, sans pour autant faire fuir ceux qui assurent le gros du public.