jeudi 6 juin 2019

Un New Deal pour les voies rapides du Grand Paris

En réponse aux propositions pondues par des élus parisiens, pour imaginer le périphérique du futur (avec la volonté d'en fait un boulevard urbain sur lequel on pourrait pique-niquer), un groupement d’experts* a travaillé sur un projet alternatif. Ce projet, baptisé « New Deal », a été élaboré dans le cadre de la consultation internationale organisée par le Forum Métropolitain du Grand Paris. Le public peut d'ailleurs en prendre connaissance, à travers une expo, au Pavillon de l’Arsenal à Paris, du 7 juin au 13 octobre.


Au lieu d'interdire la voiture en ville et de repousser les problèmes en banlieue, l'équipe a choisi une autre voie. Il s'agit de proposer un nouveau réseau de transport en commun sur route, desservant les territoires en profondeur, et venant en complément du futur Grand Paris Express. Le projet a pour ambition de réduire le trafic routier de 50% d’ici à 2050 tout en déplaçant plus de voyageurs et en libérant la superficie de la moitié des voies rapides actuelles.

Le projet prévoit trois étapes.

Entre 2020 et 2024, 200 nouvelles lignes de cars express sur autoroute seraient ainsi crées, afin de relier les communes de grande couronne aux principales gares de RER et zones d’activité proches de la Francilienne. Elles auraient pour effet de libérer de la voiture particulière les habitants de la grande couronne travaillant dans Paris.

Entre 2024 et 2030, un réseau de voies réservées et de nouveaux Hubs « New Deal » accueilleraint des cars, navettes express et véhicules partagés sur la voie de gauche de la Francilienne, de l’A86 et des principales autoroutes du Grand Paris, en synergie avec la mise en service progressive du Grand Paris Express.

Enfin, entre 2030 et 2050, les nouvelles technologies permettraient d’optimiser le débit des 500 kilomètres de voies « New Deal ». On y verrait rouler des véhicules collectifs autonomes.

Bien sûr, on peut considérer que le calendrier n'est guère réaliste et qu'il n'a aucune chance d'aboutir. Mais, cela montre que l'on peut faire appel à l'intelligence et à la technologie, au lieu de vilipender l'automobile pour des raisons bassement électoralistes.

*L'équipe s'est articulée autour de trois pôles :
1/ Un pôle « transformations » (urbanisme, paysages, architecture), animé par Seura, architectes, urbanistes, Paris (David Mangin, auteur en particulier de « Paris-Babel, une mégalopole européenne ») et Jornet Llop Pastor, architectes, urbanistes et paysagistes, Barcelone (Carles Llop, coordonnateur des travaux « avenues métropolitaines de la région Barcelone », et co-auteur avec Seura d’une consultation sur la métropole d’Aix-Marseille)
2/ Un pôle « mobilités » (environnement, infrastructures, trafic, modèles économiques), animé par Leonard, plate-forme de prospective et d’innovation de VINCI, Paris
3/ Un pôle « innovations » (villes, services, design, technologies), animé par Carlo Ratti Associati, design, innovation, prospective (Turin, Londres, New York).