A l'occasion de l'essai de la ZOE 40, j'ai eu l'opportunité d'échanger avec les experts de la marque sur la problématique de la recharge. Il se trouve que le groupe Renault est impliqué dans plusieurs programmes, aussi bien pour la charge rapide que pour le smart charging. Par exemple, aux côtés des pouvoirs publics et d’autres acteurs de la mobilité électrique comme les énergéticiens, il soutient entre autres le projet-pilote « Corri-Door », avec près de 200 points de charge rapide déjà installés en France, le long des autoroutes. Soit une borne tous les 80 km. Ces bornes permettent à la ZOE de récupérer entre 80 et 120 km d’autonomie lors d’une pause de 30 mn.
Renault est également présent dans le projet « Fast-E », qui prévoit l’installation de 241 points de charge en Allemagne mi-2017, et de 37 en Belgique d’ici fin 2016. Il sera prolongé par un projet similaire pour ajouter 30 points de charge en République Tchèque et Slovaquie d’ici fin 2017.
On dénombre à ce jour 2 300 points de charge rapide dans une quinzaine de pays d’Europe. Autant dire que les 400 points de charge ultra rapide à 350 kW annoncés par un consortium de constructeurs ne va pas changer fondamentalement la donne.
En vérité, Renault croit plus au smart charging. Il est déjà engagé avec différents partenaires du secteur de l’énergie et de la mobilité électrique en Europe comme The Mobility House en Allemagne, LomboXnet et Jedlix aux Pays-Bas notamment. Ces projets contrôlent et optimisent la recharge du véhicule électrique en s’appuyant, en particulier, sur le haut niveau de connectivité de ZOE. Ces projets visent à recharger au bon moment, c’est-à-dire lorsque l’électricité est à faible coût. Cela permet également, dans la grande majorité des cas, de profiter d’une électricité bas carbone (éolienne, solaire, etc.).
Ces projets apportent des résultats concrets et immédiats pour l’utilisateur. A titre d’exemple, les résultats de l’expérimentation menée en Allemagne par The Mobility House et Renault montrent que les conducteurs de ZOE ont fait 50 % d’économie en 1 an sur leur consommation d’électricité liée à la recharge. Depuis début 2016, ils ont rechargé leur véhicule avec près de 9 MWh d’électricité verte, évitant l’émission dans l’atmosphère de l’équivalent de 4,7 tonnes de CO2. Et les utilisateurs se montrent satisfaits à 98 % puisque ces économies sont faites sans compromis sur le confort d’utilisation.
Fort des résultats sur ces projets-pilotes, Renault et ses partenaires explorent également un niveau plus complexe de smart charging. Des solutions innovantes permettent au système d’échanger davantage d’informations avec le véhicule, comme par exemple son état de charge, et de récupérer, en parallèle, des données en provenance du réseau national d’électricité, comme les niveaux de l’offre, de la demande et du prix de l’électricité. Le système de smart charging peut alors définir un calendrier et un profil de charge en croisant l’ensemble de ces informations.
En fournissant à ses partenaires des informations pertinentes en temps réel sur le véhicule, Renault permet aux gestionnaires de réseaux électriques de mieux faire coïncider offre et demande d’électricité, pour assurer la performance technique et économique du réseau.
Ainsi, le réseau électrique n’étant sollicité qu’en dehors des pics de consommation, la recharge des véhicules électriques n’engendre pas de congestion, et ne nécessite pas d’infrastructures électriques supplémentaires.