Je n'en parle que maintenant, mais quand je me suis rendu la semaine dernière chez Continental Automotive (c'était le 7 décembre matin), à Rambouillet, mes confrères et moi avons eu la surprise de croiser à la conférence de presse les élus du coin, dont Jean-Frédéric Poisson, en sa qualité de député des Yvelines. Lui et les autres élus ont d'ailleurs posé des questions à notre place, du moins au début, sur des aspects liés à la voiture connectée (propriété des données, etc). J'ai sauté sur l'occasion pour poser à mon tour une question à ces élus sur le thème du véhicule autonome, car Rambouillet nourrit l'espoir d'expérimenter ce type de mode sur son territoire.
L'échange était évidemment inattendu. Et ce qui m'a le plus surpris encore, c'est la réponse de cet homme politique, qui s'est révélé lors de la primaire de la droite. Je ne suis pas spécialement fan du personnage, mais il a répondu avec une connaissance du sujet assez rare chez un politique, en parlant notamment des niveaux 3 et 4 d'automatisation.
Que m'a donc répondu M. Poisson ? Il a indiqué à l'assistance que le projet* était en cours, depuis un an, mais qu'il a fallu redéposer le dossier car "il n'y avait pas les bonnes lettres dans les bonnes cases". Donc, il y a un décalage de plusieurs mois encore, a souligné le député, "alors que Google et Apple (sic) ont déjà plus d'un million de km de test sur route ouverte".
Jean-Frédéric Poisson a donc fustigé "l'inertie de l'administration", alors que Continental, Renault et la RATP appuient ce projet pour des tests de véhicules sans chauffeur en milieu rural. Et il ne "comprend pas les raisons d'un tel blocage".
Instructif.
Le député ne souhaitait pas en rester là et avait prévu de rencontrer cette semaine le nouveau ministre de l'Industrie, Christophe Sirugue.
Pendant ce temps, d'autres acteurs avancent, tels Uber bien sûr, mais aussi BMW qui entame des tests de véhicule sans chauffeur à Munich.
*Le Parisien a consacré un article au retard de ce projet. Lire ici.