mercredi 7 décembre 2016

Quelques chiffres sur l'électromobilité en France

Depuis le 23 novembre et jusqu'au 16 décembre, le gouvernement a mis en consultation son texte sur le cadre d'action national pour le développement des carburants alternatifs (CANCA). Il fait suite à l'article 3 de la directive européenne sur les carburants alternatifs du 28 octobre 2014, qui oblige chaque Etat membre à mettre en place une stratégie en la matière. Il s'appuie aussi sur les travaux d’élaboration de la stratégie de développement de la mobilité propre publiée le 27 octobre dernier par le ministère de l'Ecologie. A travers ce texte, l'Etat précise ainsi ses orientations de l'Etat autour de trois carburants non conventionnels : l'électricité, le gaz et l'hydrogène. Et on y trouve des chiffres intéressants.
 Ainsi, on découvre que fin 2015, le parc de véhicules rechargeables en circulation était estimé à environ 85 000 véhicules, principalement des véhicules légers, et comptant pour environ 0,2 % du parc total de véhicules routiers. Dans le détail, le gros des troupes vient des VP (42 893), des VUL (25 376) et des deux-roues (7 372). A noter la présence également de 9 230 VP hybrides rechargeables. Le bus électrique, dont on parle tant dans les médias, n'est présent en France qu'à 354 exemplaires.

Ce document relève que le nombre d’immatriculations annuelles de véhicules rechargeables augmente progressivement. Il est passé de 980 immatriculations annuelles en 2010 à 27 227 en 2015, dont 22 187 véhicules  100 % électriques. Soit, près de 1 % des immatriculations annuelles. En 2016, la dynamique s'est confirmée avec 7 278 véhicules électriques immatriculés au 1er trimestre (1,2 % des immatriculations). La France est devenue le premier marché du véhicule électrique dans l’Union européenne, devant la Norvège.

Dans le cadre de la stratégie de développement de la mobilité propre, l'hexagone se fixe un objectif de 2 400 000 véhicules électriques et véhicules hybrides rechargeables en 2023.

En ce qui concerne l'infrastructure, fin 2015, le nombre total de points de recharge ouverts au public était de 11 281, avec 10 813 points de recharge normale et 468 points de recharge rapide.

Tous les départements de France métropolitaine sont équipés de points de recharge ouverts au public. En moyenne fin 2015, l’équipement moyen d’un département français était d’environ 1 point de recharge ouvert au public pour 10 000 habitants. Avec plus de 2 points de recharge pour 10 000 habitants déjà disponibles, certains départements font mieux, comme plusieurs départements de l’Ile de France, le Rhône, la Vendée, la Gironde, l’Eure-et-Loir et l’Indre-et-Loire. A l’inverse, une trentaine de départements français ont un niveau d’équipement inférieur de moitié au niveau d’équipement moyen.

En ce qui concerne les axes routiers interurbains, le projet Corri-Door, cofinancé par l’Union européenne, a d’ores et déjà permis d’installer plus de 180 points de recharge rapide ouverts au public (200 bornes sont prévues à la fin du projet), distants chacun d’environ 80 km, sur les réseaux autoroutiers des groupes SANEF, APRR, Vinci Autoroutes et ATLANDES et à la périphérie des villes. On peut également mentionner le projet de la CNR, ainsi que ceux d’enceintes commerciales installant de la charge rapide avec un maillage national telles que Ikéa ou Auchan. De nombreuses collectivités ont également installé des points de recharge rapide sur les principaux axes routiers de leur territoire.

Et pour demain ? La France reste dans les objectifs fixés dans la loi sur la transition énergétique : la ligne directrice porte sur 7 millions de points de recharge publics et privés en 2030. Ségolène Royal veut franchir le cap du million en 2020, notamment grâce aux incitations financières contenues par le programme ADVENIR et le crédit d'impôt de 30% sur une solution de recharge, et souhaite que la France compte 100 000 points de recharge publics à cette date.