Nexteer, qui est le seul équipementier spécialisé exclusivement dans la direction et la transmission, a vendu à ce jour 100 millions de directions hydrauliques. C'est aussi un fournisseur de référence pour la direction assistée électrique, qu'il a vendue à 30 millions d'exemplaires à ce jour. L'intérêt de la DAE (ou EPS en anglais) est bien connu. Il permet une réduction de poids, ainsi qu'une économie de carburant (évaluée à 6 %). Ce qui permet d'obtenir un gain de 8 g de CO2 par km. Rappelons que la DAE utilise l’énergie stockée dans la batterie du véhicule pour alimenter le système, et uniquement sur demande, au lieu de pomper de l'huile.
Depuis 1999, et l'arrivée de la première direction électrique chez Fiat, ce fournisseur prétend avoir contribué à l'économie de 13 milliards de litres de carburant, ou l'équivalent de 4500 piscines olympiques.
Ce type de direction est aussi plus facile à paramétrer. Grâce à des algorithmes, comme on peut le voir ici, il est possible de régler la direction selon des critères bien précis. Nous avons appris que les clients les plus exigeants pour le toucher de volant sont PSA, Ford et BMW. L'expertise de Nexteer se situe dans le logiciel, en plus de la maîtrise globale de l'éco-système lié à la direction (conception du moteur électrique, design des composants). En quelques jours, il est possible d'apporter des solutions, avec le logiciel e-Tool.
Par ailleurs, la société s'appuie sur une base de données pour remédier aux problèmes de vibrations. Tout ce qui peut contribuer à la fatigue du conducteur est analysé et contrecarré par des actions prises par l'électronique de bord, en fonction de l'angle au volant et de la vitesse.
Encore plus fort : l'équipementier mis au point une solution pour la détection d’adhérence, en coopération avec l'université du Michigan. L’idée, c’est de pouvoir analyser en temps réel des changements anormaux des couples fournis par le conducteur sur le volant. Une méthode plus rapid qu'en passant par l'ESP. Si le calculateur a des informations concordantes sur le gradient de variation de couple par rapport à la vitesse, ça peut donner des indications sur un début de perte d’adhérence. Nexteer a développé des algorithmes de prise de décision, avec un dosage assez savant pour faire une détection assez rapide, mais sans être trop sensible pour éviter de fausses détections et signaler en permanence des routes glissantes.
Nexteer mise à fond sur les ADAS (aides à la conduite). La direction assistée électrique est évidemment une brique importante pour des fonctions comme l'alerte de dérive. Et ce sera le cas aussi en vue du véhicule autonome, avec la détection des mains au volant. Nexteer a une road map assez claire avec des étapes qui sont : le confort renforcé en mode dégradé en 2016 (avec back up en soft), une réduction des défauts en 2017 (avec une redondance matérielle limitée et un back up soft) et une performance totale ou dégradée pour certains défauts (direction fail safe) en 2019. Et d'ici 2025, la fiabilité sera encore plus aboutie avec un niveau "fail functionality".
Nexteer s'intéresse enfin à la cybersécurité. L'équipementier observe ce qui se passe dans le but d'intégrer des protections dans l’architecture EPS à l’horizon 2018-2020. Pour le moment, il y a deux deux standards en lice : SHE (secure hardware extension) et EVITA (e-safety vehicle intrusion protected applications). Il ne s'agit pas seulement de remédier aux tentatives des hackers pour prendre le contrôle du véhicule, mais aussi de se prémunir contre la contrefaçon et l'espionnage industriel.
Et quoi d'autre ? Nexteer regarde également s'il est pertinent de développer une direction "steeer by wire", en s'affranchissant de la colonne. Le seul exemple à ce jour est l'Infiniti Q50. Mais, une convergence s'opère en raison des contraintes liées au véhicule autonome. Sinon, l'équipementier entend transposer ses compétences dans le soft et la mécanique dans d’autres domaines (agriculture, médical, aéro).
*Delphi Saginaw Steering Systems
