Hier, en début d'après-midi, on a appris la disparition de François Michelin, décédé à l’âge de 89 ans. Il a été le Gérant pendant 47 ans de cette entreprise, qui est l'un des fleurons de l'industrie française. Bibendum a fait part de sa "très profonde émotion". Qualifié de "visionnaire" et "humaniste", François Michelin a "inlassablement incarné les valeurs de respect qui fondent l’identité du groupe", écrit la firme de Clermont, qui rend hommage à "sa passion pour l’innovation" autant qu'à "son exigence de rigueur au service de la qualité".
J'avais eu le privilège de le rencontrer.
A l'époque, j'étais jeune journaliste à la radio Autoroute FM, et je l'avais croisé à une soirée de la SIA (Société des Ingénieurs de l'Automobile). Il avait bien voulu répondre à une interview et me parler du pneu vert, en évoquant les gains que pouvait apporter à la société une telle innovation. Je me souviens qu'il avait demandé mon nom.
Il est clair que sous sa direction, Michelin a connu un développement sans précédent. Il a transformé le Groupe en lui donnant sa dimension internationale. On lui doit un certain nombre d'innovations, dont le lancement à grande échelle du pneu radial (dont le brevet avait été déposé en 1946, avant son arrivée). C'est à lui aussi que Bibendum doit d'avoir exploré de nouveaux horizons, comme la roue motorisée et la pile à combustible.
Evidemment, on ne peut que déplorer la disparition de la dynastie Michelin. Elle avait déjà connu un coup dur en 2006, quand son fils Edouard a disparu tragiquement en mer. Lui aussi, je l''avais croisé à plusieurs reprises et eu l'occasion de lui parler.
La direction est assurée aujourd'hui par Jean-Dominique Senard, un homme charmant d'ailleurs, mais qui vient d'autres horizons. Une page se tourne dans l'histoire du pneu et de l'industrie automobile française.