lundi 26 janvier 2015

Sécurité routière : un autre discours, vite !

La cause est entendue : comme le nombre de morts a augmenté en 2014 sur les routes de France (on en saura plus ce lundi), il faut prendre des mesures. C'est la position de la Ligue contre la Violence Routière, laquelle monopolise l'attention des médias qui - par paresse intellectuelle, incompétence et sans doute un peu des deux - relaient très largement ses propositions. D'après Chantal Perrichon, il faut naturellement réduire la vitesse, interdire le téléphone au volant (y compris les kits mains-libres) et interdire aussi les avertisseurs de zones de danger. Il n'est pas encore question d'empêcher de rouler, mais cela ne saurait tarder. Pendant ce temps, on ne parle pas des vrais sujets qui fâchent, comme la formation des conducteurs, la drogue au volant et l'alcool. Et je suis prêt à parier que personne ne parlera non plus en ce lundi des technologies qui évitent les accidents.

Pourtant, si on veut vraiment réduire de moitié le nombre de morts en 2020 (pourquoi les politiques font-ils des promesses qu'ils ne pourront jamais tenir, mais que certains croient malgré tout au premier degré ?), avec 2000 morts au lieu de 3200, c'est de la technologie que ça viendra. Il n'y a jamais eu autant de radars en France (plus de 5000, dont 2187 radars fixes). Et pourtant, le nombre de PV baisse et le nombre de morts ne baisse plus. De quoi s'interroger sur la pertinence de cette approche.

Puisque le choix en matière de formation a été, comme pour l'école, de niveler vers le bas, autant demander aux constructeurs de faire le boulot. Et c'est ce qu'ils vont faire. Chaque nouveau modèle qui sort embarque une quantité impressionnante de fonctions destinées à empêcher les accidents. Le freinage automatique va se généraliser, de même que les alertes qui signaleront la présence d'autres véhicules aux intersections ou lors d'un dépassement dans l'angle mort. Et ce phénomène va s'accentuer avec la communication avec les véhicules et l'infrastructure. L'incurie de l'État, qui n'a pas les moyens d'entretenir les routes et de les équiper de capteurs, sera palliée par les échanges de données entre les voitures qui se signaleront les bouchons, les accidents et les zones à risques. Pas dans 10 ans. Demain.

Pour 2015, je fais un vœu : que ceux qui s'y connaissent un tant soit peu soient - enfin ! - sollicités par les médias et qu' on écarte pour de bon ceux qui gueulent le plus fort et qui sont totalement inutiles. Mais, je n'y crois guère. Quand on voit que l'action de la Sécurité Routière se résume à faire des clips sur les mêmes sujets et que les assureurs en font de même avec des sondages bidon, les français sont vraiment pris pour des veaux (pour ne pas dire autre chose).

Heureusement, le futur travaille pour eux.

Dernière minute :  comme on pouvait s'y attendre, il n'a pas été question une seule seconde des technologies que les constructeurs mettent en place. C'est là qu'on voit à quels "experts" on a affaire. Le gouvernement interdit les oreillettes et les casques (tant mieux), mais pas les kits mains-libres (Le Parisien n'a rien capté). J'en connais une qui va encore éructer.