Comme promis, je reviens sur le séminaire innovation de Renault de la semaine dernière, car j'avais repéré un système très utile, en lien avec la voiture connectée et la sécurité. Il s'agit d'un siège doté d'un capteur capable de mesurer le rythme cardiaque du conducteur. Comme me l'a expliqué Denis Darmouni, spécialiste des services connectés, et qui a trouvé ce capteur dans la Silicon Valley*, la signature acoustique du coeur est propre à chaque individu. L'idée est de relier ce système à la mise en place de l'appel d'urgence (applicable en 2018 en Europe).
Ainsi, lors d'un accident, il est possible de déterminer si le coeur du conducteur bat encore. L'information peut alors être transmise aux services de secours qui vont arriver avec le matériel nécessaire en cas d'arrêt cardiaque. Renault imagine également que l'on puisse faire du monitoring en permanence. Cela permettrait par exemple de déclencher une alerte en cas d'anomalie et d'orienter le conducteur vers une pharmacie ou les urgences.
Dans les deux cas de figure, la marque au losange ne souhaite pas se fier aux mesures d'une montre connectée (comme la Nismo Watch de Nissan par exemple). Le matériel n'est pas assez robuste pour l'automobile.
Bien sûr, la mesure du ryhme cardiaque pourrait se combiner avec celle de la fréquence respiratoire, à l'aide d'un radar, afin d'évaluer le niveau de stress du conducteur.
Renault est par ailleurs l'un des des seuls constructeurs avec Mercedes à proposer le Rescuecode depuis le 1er juillet 2014. De quoi s’agit-il ? C’est un sticker sur lequel est imprimé un code QR et qui permet aux pompiers, dotés d’une tablette avec l’application adaptée, de savoir tout de suite quel est le modèle.
Une information très utile, car ils ont dès lors le schéma avec la localisation des charges pyrotechniques (airbags) et des systèmes électriques (batteries) de la voiture. Ils savent aussi quels sont les points où il est pertinent d’intervenir quand une désincarcération est nécessaire. C’est un produit qui n’est proposé qu’en après-vente, à un tarif inférieur à 10 euros. Le sticker se colle sur le pare-brise ainsi que sur la lunette arrière. A ce jour, 3000 exemplaires ont été vendus.
Au cours de ce séminaire, j'ai rencontré Claire Petit-Boulanger, en charge de la sécurité tertiaire chez Renault. Elle m'a parlé de la coopération très étroite initiée entre la marque et les pompiers. Les soldats du feu remontent plein d'infos sur les problèmes qui se posent lors des accidents (airbags qui explosent quand ils extraient des victimes, vérins de capots qui se transforment en fusées...). Ils ont été aussi d'un apport précieux pour anticiper sur les incendies des véhicules électriques.
C'est comme cela que j'ai appris que Renault a mis en place une pièce thermofusible sous la banquette arrière. Elle a pour nom Fireman Access. En cas d'incendie, elle fond et signale exactement l'endroit qu'il faut arroser au niveau de la batterie. Résultat : on peut éteindre le feu en 30 secondes en noyant la batterie, alors qu'en temps normal une batterie lithium-ion se consume en une heure.
On comprend que Renault soit attentif aux remontées du terrain. La marque sera d'ailleurs présente à Secours Expo, un salon qui se déroulera à Paris en février 2015.
*Où l'alliance Renault-Nissan a une antenne
**Le programme Rescuecode bénéficie du soutien du Ministère de l'Intérieur et de la fédération Nationale des sapeurs-pompiers de France.