La stratégie de la marque est claire : elle consiste à proposer plusieurs motorisations autour d’une même plateforme. C’est ainsi qu’une Focus peut être assemblée en version électrique sur les mêmes lignes de production que les autres (essence et diesel) à Sarrelouis, en Allemagne. Il n’est pas question de faire un modèle dédié et d’y attribuer une ligne de production spécifique. La Focus EV sera donc fabriquée à la demande, sans pénaliser pour autant le planning des versions thermiques. De la même façon, la chaîne de traction hybride ou hybride plug in peut être montée sur la C-Max et la Mondeo. Une stratégie qui n’est pas sans rappeler celle du groupe Volkswagen. Précisons au passage que Ford a souhaité maîtriser la filière batterie et gérer aussi les composants électriques.
Sur les trois modèles planifiés pour l’Europe d’ici la fin 2014, la Focus électrique sera la première à arriver. Son lancement est prévu dès la semaine prochaine. Peu de choses différencient la Focus EV de sa version classique, à part la mention « Electric » et son port de charge sur l’aile avant-gauche. A l’intérieur, même discrétion.
L’univers électrique se limite à une jauge sur le côté gauche du tableau de bord et les papillons qui récompensent l’éco conduite. Pas d’animation avec les flux d’énergie sur l’écran de la console centrale (réservé au GPS et la radio). Ford a fait le minimum, puisqu’il n’y a ni bruiteur, ni mode éco (à part les petits fleurs qui se dessinent) pour optimiser la consommation d’énergie.
J’ai pu apprécier le dynamisme et les reprises de cette version, propulsée par un moteur électrique de 107 kW (143 ch). La batterie de 23 kWh autorise une autonomie de 120 km en utilisation réelle.
Voir les photos : http://s.joomeo.com/5228f28a9a436
La C-Max Energi est le deuxième modèle sur la liste, avec un lancement prévu dans le courant de 2014. C’est une hybride rechargeable, qui allie la technologie hybride avec une batterie lithium-ion haute tension de 7,6 kWh, autour d’un moteur 2 litres de 141 ch et d'un moteur électrique de 35 kW (total : 190 ch). Elle revendique des émissions de CO2 inférieures à 50 g/km et peut rouler en mode électrique pendant plus de 30 km. Elle se recharge en moins de 3 h.
Par contre, je n’ai pas pu bloquer son fonctionnement en mode EV (alors qu’une touche existe sur la console), car la batterie n’était pas pleine. Dommage, mais en même temps notre modèle d’essai avait déjà roulé avant. Du coup, je n’ai pu rouler en mode électrique qu’au démarrage (et jusqu’à 30 km/h) et parfois sur autoroute à 100 km/h (en vitesse stabilisée), en fonction du style de conduite et du profil de la route. L’auto est très plaisante à conduire, silencieuse et performante en accélération.
L’écran central affiche une animation très pédagogique avec des lignes de couleur différente, illustrant l’énergie thermique et l’énergie électrique (avec au passage les différents organes concernés).
Voir le diaporama : http://s.joomeo.com/5228faa0f378b
Le troisième et dernier modèle est la Mondeo hybride (Fusion aux Etats-Unis). Sa chaîne de traction est la même que sur le C-Max Energi, sauf que la batterie n’est pas rechargeable. Elle est donnée pour une conso de 4,5 L/100 km et 99 g de CO2 par km.
C’est une auto également très plaisante à conduire. Elle s’apprécie encore plus en mode électrique (à basse vitesse et sur route ou autoroute quand on lève le pied pour enclencher la récupération d’énergie). Si on accélère fort, la cavalerie arrive vite mais avec un bruit aussi envahissant que dans une Toyota Prius.
Consulter l'album photo : http://s.joomeo.com/5228fff9e7584
A noter que ces trois modèles ont un point commun : un "brake coach". Cet assistant indique quelle est la quantité d'énergie récupérée au freinage.
Dans sa présentation, le responsable de la recherche pour les moteurs en Europe, Andreas Schamel, a indiqué que Ford avait une approche globale de l’électrification, avec du Stop & Start, de l’hybride, du plug in et de l’électrique. La part de cette dernière forme d’énergie va monter en puissance entre 2020 et 2030, avec d’une part des véhicules à batterie mais aussi la pile à combustible. La marque à l’ovale, qui a rejoint Daimler et Nissan dans un programme sur l’hydrogène, estime que l’on verra les premiers véhicules sur le marché avant la fin de la décennie.
