mercredi 12 octobre 2016

Diesel : pas encore mort et défendu par un syndicat

Si cette technologie est moins mise en avant par les constructeurs, et notamment français, qui préfèrent mettre l'accent sur l'électrique, l'hybride ou l'essence (en tout cas pendant les journées presse), les industriels de l'automobile n'ont pas renoncé à cette forme de motorisation. En cherchant bien, il y a même de l'innovation dans ce domaine.



Ainsi, Faurecia propose des cartouches d'ammoniac gazeux afin de se libérer de la contrainte de l'urée, et de son réservoir additionnel, pour la dépollution. Le système a pour nom ASDS (Système de stockage et de diffusion d’ammoniac). Cette solution améliore sensiblement la qualité de l’air en traitant les émissions de NOx plus efficacement, notamment à basse température de la ligne d’échappement. Le système a été développé par Amminex (une société danoise détenue à 42 % par Faurecia) et s'applique actuellement sur des bus urbains à Copenhague. Faurecia a mesuré l’élimination jusqu’à 99 % des oxydes d’azote (NOx). Plastic Omnium avait déjà montré un système similaire lors du congrès Diesel, en juin dernier à Rouen.

Voir la vidéo.

Le plus amusant, c'est que c'est un syndicat qui monte au créneau pour défendre le diesel. Ainsi, la section FO du groupe PSA dénonce une chasse au diesel, menée par EELV et la ville de Paris. Du jamais vu ! FO PSA tire la sonnette d'alarme, car 18.000 emplois européens dépendent du diesel au sein du constructeur français. Le syndicat estime qu'en rapprochant dans les 5 ans les prix au litre du gasoil et de l'essence (ce qui est inévitable), le gouvernement va accélérer la baisse des ventes de véhicules diesel en France. S'ils représentaient plus de 3 véhicules sur 4 en 2008, ils devraient prochainement passer sous la barre des 50 %. On estime que le marché du diesel va tomber à 30 % d'ici 2020, soit son niveau de 1997, avant que le gouvernement n'encourage le développement de cette technologie.

Coïncidence ou pas, cette prise de parole intervient au moment om est publié le rapport de la fameuse commission Batho. Je vous épargne les 547 pages. Si elle prend acte de la réforme des tests d’homologation des véhicules présentée en janvier 2016 par la Commission et qui ira de pair avec des mesures d’émissions en conditions de conduite réelle, Delphine Batho appelle à une remise à plat plus « radicale » de la législation. Elle propose ainsi d’instaurer une norme unique s’appliquant à toutes les motorisations thermiques (essence et diesel) et intégrant tous les types de polluants.

L'idée n'est pas mauvaise. Mais, comme cela passe par une action européenne, ce n'est pas pour demain.