L’information a fait un peu de buzz aux USA et est remontée jusqu'en Europe et en France. Les faits : le 11 novembre dernier, la NHTSA* a publié un communiqué pour indiquer qu'elle se penchait sur la sécurité des batteries lithium-ion, suite à l'incendie d'une Chevrolet Volt. Précisons que la voiture a pris feu dans le parking de cet organisme, plus de trois semaines après avoir subi un crash test (organisé le 12 mai de cette année). Cette annonce suscite quelques interrogations. Pourquoi la NHTSA, qui est un organisme fédéral, n'a-t-il pas signalé tout de suite cet incident (qui n'a pas fait de victimes et qui a simplement endommagé d'autres véhicules qui se trouvaient à côté) ? D'autre part, quelles peuvent être les conséquences a posteriori d'un choc sur un véhicule électrique ? Rappelons que la sécurité des batteries au lithium avait déjà suscité une polémique au coeur de l'été dernier, au point d'inquiéter les industriels et les partisans de la filière.
Qu'est-ce que dit** la NHTSA ? Elle va conduire avec le Département de l'Energie aux USA d'autres tests sur les batteries lithium-ion de la Volt et continuer à surveiller les autres véhicules déjà sur la route. Précisons que la Chevrolet à autonomie augmentée a des batteries LG Chem (fournisseur également de Renault, en plus de Nissan et NEC). Rien ne permet de dire à ce stade que ces batteries et la Volt sont à mettre en cause. GM et la NHTSA ont déjà procédé à bon nombre de crash tests. En revanche, ce que l'on ne savait pas, c'est que les batteries confrontées à un choc peuvent provoquer un incident (et donc un incendie) plusieurs semaines après. C'est pourquoi la NHTSA invite les propriétaires de véhicules électriques à signaler aux autorités ou aux concessionnaires tout accident impliquant ce type de véhicules.
En France, la sécurité des batteries est suivie par l'INERIS et l'UTAC, mais aussi par la Sécurité Civile sous l'autorité de Matignon (et çà, c'est nouveau). J'en profite pour mentionner que ce sujet a fait l'objet d'un colloque le 7 novembre dernier au Collège de France, à l'initiative du Réseau sur le Stockage Electrochimie de l’énergie (RS2E), avec des interventions de Bolloré, du CNRS, d'EDF, Magna, Renault, PSA, mais aussi de la Sécurité Civile. Les experts planchaient sur la sécurité des batteries à ions lithium et la possibilité de risque zéro...
*National Highway Traffic Safety Administration. Cet organisme gère la sécurité routière aux Etats-Unis.
**Lire le communiqué : http://www.nhtsa.gov/About+NHTSA/Press+Releases/2011/Statement+of+National+Highway+Traffic+Safety+Administration+On+Possible+Fires+in+Lithium-Ion+Vehicles+Involved+in+a+Crash