mercredi 12 janvier 2011

Un salon de Detroit encore plus "green" et très américain


J'étais au salon de Detroit sur l'invitation de Ford, qui organisait en parallèle une rencontre sur le thème du "green driving" avec une centaine de blogueurs du monde entier. L'actualité de la marque a été couverte hier. Aussi, je vais vous parler aujourd'hui de ce que j'ai vu sur le NAIAS (North American Auto Show) en lui-même, sachant que ce sont surtout les américains qui ont fait le spectacle, Ford d'un côté avec la Focus électrique, Chevrolet de l'autre avec la Volt, qui a été élue "car of the year" aux USA devant la Nissan Leaf. C'est un sacré symbole de voir que les journalistes nord-américains sont capables, après les européens, de décerner ce prix à une voiture électrique, fût-elle avec prolongateur d'autonomie.



Qu'est-ce qui fait que la Volt a été primée ? Au-delà de la technologie, qui consiste à intégrer un générateur pour recharger la batterie, la voiture électrique de Chevrolet  est aussi "connectée" avec une application smartphone. Elle donne accès à des services, dont la recharge programmable et l'activation de la climatisation à distance.


La Volt fait en tout cas le buzz aux Etats-Unis. Pour preuve, il existe déjà un jeu sur le thème de ce modèle sur la Xbox 360 avec le fameux système  Kinetic. On peut "conduire virtuellement" la Volt sans tenir de volant. Il  suffit de bouger les mains et de faire "comme si". Pour ceux qui préfèrent conduire "en vrai", il y a aussi la piste d'essai. Cette animation, qui permet de tester des modèles électriques et hybrides, met aussi l'accent sous forme d'exposition sur des initiatives locales.

Voir le diaporama :



Toujours dans l'électrique, quelques mots sur l'autre marque américaine de référence, Tesla.


La start up califiornienne a présenté des roadsters joliment décorés, dont l'un affublé d'un porte-skis. On peut lire sur le mur une citation du boss, Elon Musk "we will never stop until every car on the road is electric". Par ailleurs, la marque est sur le point de battre un record, celui de 10 millions de miles parcourus à l'énergie électrique. Mais le salon de Detroit a été surtout l'occasion pour Tesla de lever le voile sur son futur modèle S, en exposant la caisse en fer blanc de ce futur modèle familial.


Une dernière chose en ce qui concerne Ford... Au cours d'une rencontre avec Sue Cischke, l'une des responsables du développement durable en tant que Vice-Présidente Sustainability, Environment and Safety Engineering, nous avons appris que la marque à l'ovale ne croyait pas au modèle Better Place sur l'échange de batteries. Ford estime que, grâce aux progrès de la recharge rapide d'une part, et en raison d'autre part de la réduction des batteries, il est impossible de prévoir une batterie standard. Le système est par ailleurs trop complexe, d'un point de vue logistique aux yeux de la marque et injouable en tout cas aux Etats-Unis. Autre donnée importante : le vrai "smart grid" avec le retour du courant électrique depuis la batterie dans le réseau, va prendre une bonne dizaine d'années. Là aussi, c'est une technologie qui requiert beaucoup de complexité.


Je voudrais aussi dire un mot des véhicules lauréats du fameux "Progressive X prize", dont j'ai déjà parlé sur ce blog, et qui sont présents sur le salon. C'est une autre facette de cette Amérique qui va de l'avant et qui met l'accent sur l'innovation. On voit ici la Wave II de Li-Ion Motors, l'un des trois gagnants.


Et puis, comment ne pas mentionner la présence des fameux concepts EN-V (Electric Networked Vehicles) de General Motors, élaborés à l'occasion de l'Exposition Universelle de Shanghaï, et que le public peut découvrir sur le stand de Michelin. Cette vision de la mobilité en 2030 participe aussi de la reconquête dans l'opinion du leadership technologique des Etats-Unis.
Demain, je reviendrai encore sur Detroit, pour vous parler des européens et des français au salon (Venturi et Michelin, pas Renault qui ne vient jamais au salon et dont on ne parle pas du tout).