jeudi 28 mai 2020

Alliance Renault-Nissan : l'après Ghosn sera plus collectif

De l'efficience et de la compétitivité plutôt que les volumes : tel est le nouveau credo de l'alliance entre les trois constructeurs. En rupture avec la voie choisie par Carlos Ghosn, et qui a conduit à une éphémère place de numéro 1 mondial (puis une chute), la nouvelle stratégie va mutualiser beaucoup plus les technologies pour qu'elles soient communes, de la plateforme jusqu'au véhicule complet. C'est ce qu'on appelle le système "leader-follower", qui était déjà appliqué sur les utilitaires.

Concrètement, par segment et par région, une des trois marques va prendre la main et développer des produits qui seront ensuite rentabilisés par une économie d'échelle. L'alliance espère ainsi diminuer de 40 % les coûts de revient, sachant que près de 50 % des modèles seront développés de cette façon d'ici à 2025.

Alors, qui fera quoi ?

Renault sera en charge des petites voitures essence et diesel, des petits SUV, de la connectivité (avec des systèmes tournant sur la plateforme Android) et d'une bonne partie de la technologie électrique (architecture électrique-électronique, moteurs pour les véhicules des segments A et B). Nissan va gérer pour sa part les véhicules autonomes, la connectivité pour la Chine, les grands SUV, les mini-voitures (Kei Cars) pour le Japon et les moteurs électriques pour les autres segments. Pour sa part, Mitsubishi a été retenu pour l'hybride rechargeable (PHEV) pour les segments C et D. 

Géographiquement, Renault sera le référent pour l'Europe, la Russie, l'Amérique du Sud et l'Afrique du Nord.

Il est à noter que dans l'électrique, les trois entités vont (enfin) travailler ensemble. Pour cela, une plateforme CMF-EV (CMF pour Common Module Family et EV pour Electric Vehicles) a été développée. Elle est spécifique aux véhicules zéro émission et permettra sur une même base de varier entre le nombre de moteurs (un ou deux) et d'installer des batteries de taille plus importante.

Si on compare avec la concurrence, l'alliance Renault-Nissan-Mitsubishi rejoint pour l'électrique la stratégie employée par Volkswagen... Mais aussi PSA (qui a intégré Opel à ses plateformes et y applique ses technologies, à la différence que les plateformes sont multi-énergies). C'est en tout cas un nouveau départ.