mardi 19 mai 2020

L'ESP fête ses 25 ans

C'est une innovation très important dans l'histoire de l'automobile qui célèbre en ce moment son quart de siècle. Complémentaire de l'ABS, l'ESP (Electronic Stability Program) corrige la trajectoire en cas d'évitement d'urgence, de vitesse excessive dans un virage ou de glisse sur chaussée mouillée. Il agit sur les quatre roues en régulant le freinage et évite les sorties de route. Selon Bosch, qui l'a mis au point*, ce système aurait évité jusqu'à présent 15 000 morts sur les routes et 500 000 blessés.

Apparu en 1995, d"abord sur une Mercedes Classe S, l'ESP s'est rapidement généralisé et a même été rendu obligatoire dans plusieurs régions du monde. Aujourd'hui, le groupe allemand estime que 82 % des véhicules neufs vendus dans le monde en sont équipés (contre 64 % en 2017). Bosch a produit 250 millions de systèmes et a continuellement amélioré son produit.

Rappelons que le principe est de comparer la trajectoire avec celle que le véhicule devrait suivre en fonction de la direction. Les capteurs comparent ces données 25 fois par seconde. En cas d'écart, l'électronique réagit en quelques millisecondes pour réduire le couple et freiner individuellement chaque roue. C'est ainsi que l'ESP arrive à rétablir la situation dans 80 % des cas lors d'un dérapage. Pour l'anecdote, ce système a sauvé la carrière de la Mercedes Classe A**. Quand la tenue de route de ce modèle a été mise en défaut par le fameux test de l'élan (pratiqué en Suède), en 1997, la firme à l'étoile a choisi d'appliquer l'ESP sur sa gamme. Et ce précédent a incité aussi les autres constructeurs à en faire autant.

Aujourd'hui très répandu, de la citadine à l'utilitaire, le contrôle électronique de stabilité s'applique même à la moto. On peut considérer qu'il a été une première forme de pilotage automatique. Le système sert de base pour de nouveaux développements. Par exemple, les capteurs de l'ESP sont utilisés pour le freinage d'urgence prédictif, en lien avec les radars et les caméras.

*Son inventeur est Anton van Zanten, un hollandais qui a animé une équipe de 35 personnes chez Bosch.
**Je me souviens d'un test organisé par Mercedes où le but du jeu était de reproduire le test de l'élan à haute vitesse et de montrer le potentiel de l'ESP. Le patron de Mercedes France de l'époque était monté à côté de moi. Il est ressorti tout blanc de l'épreuve !