jeudi 16 avril 2020

Volvo va lancer des voitures sûres mais chiantes à vivre

Très engagé en matière de sécurité routière, le constructeur d'origine suédoise avait promis qu'en 2020, il n'y ait plus aucun mort ni blessé grave dans une nouvelle Volvo. On y est. Il est vrai que les Volvo sont des voitures très bien conçues, offrant à la fois un très haut niveau de sécurité passive et toute une panoplie d'aides à la conduite. Mais ce n'est pas suffisant. La firme de Göteborg va donc appliquer cette année une mesure qu'elle avait annoncée l'an dernier : la limitation de la vitesse à 180 km/h (elle est limitée à 250 km/h chez les allemands). Et ce n'est pas tout, car en plus de limiter la vitesse maximale, le constructeur souhaite aussi limiter automatiquement la vitesse à proximité des écoles et des hôpitaux à l’avenir.
L'adaptation de la vitesse automatique est une vieille lune des associations d'ayatollahs de la sécurité routière. Je pense que l'alerte est préférable. Autrement, autant proposer directement des voitures autonomes qu'on ne conduit plus et dans lesquelles on dort.

Et si cela ne suffisait pas, Volvo propose aussi de régler les problèmes de l’ivresse au volant et de la distraction. Grâce à des caméras de détection de vigilance et autres capteurs embarqués, il serait ainsi possible d’analyser le comportement du conducteur. Si un conducteur visiblement distrait ou en état d’ébriété ne réagit pas aux signaux d’avertissement, la voiture pourrait limiter la vitesse, alerter le service d’assistance Volvo on Call et, en dernier recours, faire ralentir et stationner la voiture en toute sécurité. L’installation de caméras à bord de tous les modèles débutera sur la future génération de la plateforme évolutive SPA2, au début des années 2020.

Enfin, le constructeur souhaite également que les conducteurs d’une Volvo puissent paramétrer la vitesse maximale de leur voiture avant de la prêter. Et ce, grâce à la Care Key, une clé qui sera installée sur toutes les voitures à compter de 2021.

Volvo Cars souhaite engager un dialogue concernant le droit, voire l’obligation, pour les constructeurs automobiles d’installer des technologies modifiant le comportement des conducteurs, de façon réduire à zéro le nombre d’accidents mortels sur les routes. C'est une question qui devient philosophique. L'obligation serait probablement mieux acceptée en Suède. Pas sûr que ce soit le cas dans d'autres parties du monde.