mercredi 29 avril 2020

Le niveau 3 retardé ?

Si l'on en croit Automotive News Europe. Audi a renoncé à son projet d’introduire sa technologie de conduite autonome de niveau 3 dans l’A8. Une décision prise en fin d'année dernière, si on se base sur d'autres sources. C'était pourtant le constructeur le plus avancé* et qui avait même essayé d'obtenir une dérogation pour que la technologie soit autorisée en Allemagne. Ce que l'on peut constater, et c'était déjà le cas avant le confinement, c'est que l'actualité est moins riche dans le domaine de la conduite autonome.

Cela ne veut pas dire que les industriels abandonnent (formule à la con qu'emploient les bras cassés qui n'y connaissent rien), car les développements continuent, et les partenariats aussi. Mais, la tâche est plus compliquée que prévue et il y aura d'autres priorités dont la baisse des émissions de CO2.

Pour en revenir au niveau 3, ce que j'ai pu lire sur le sujet va en mettre un coup au mythe de la voiture qui conduit toute seule. On se dirige plus vers une forme de conduite type "highway pilot" où l'auto pourra prendre la main quand les conditions le permettent, et pour une durée limitée. Autrement dit, pas question de piquer un petit roupillon. Il faudra être capable de reprendre le volant quand le marquage au sol ou une situation trop complexe mettront en défaut le système. Cité par le Telegraph Gill Pratt, le grand manitou de l'IA chez Toyota, estime d'ailleurs que le niveau 3 sera aussi difficile à maîtriser que le niveau 4. Il faudra donc se contenter d'une assistance dans les bouchons et sur autoroute. Ce qui n'est pas si mal. Ce sera peut-être d'ailleurs suffisant, car le public a peur semble-t-il du piratage informatique et d'accidents qui pourraient avoir lieu à haute vitesse.

Par contre, l'automatisation peut faire du sens sur des robots-taxis et dans le transport routier. Mais ces véhicules devront circuler à une vitesse limitée et sur des voies où ils ne rencontreront pas de piétons ou de cyclistes. N'oublions pas que, pendant ce temps, les aides à la conduite se multiplient sur les véhicules classiques. Et si un conducteur est toujours derrière le volant, des systèmes sont là pour l'alerter et essayer de réduire le risque. A défaut de faire rêver, la technologie reste malgré tout utile.

*Audi y a travaillé pendant 5 ans avec une équipe de 1 000 ingénieurs et un budget d'un milliard d'euros.