On parle beaucoup de Faurecia et de Michelin dès lors qu'on évoque la filière hydrogène en France, mais il ne faut pas oublier Plastic Omnium. L'équipementier français s'est doté depuis juillet dernier d'un centre de R&D baptisé Delta Tech, dédié à l’hydrogène et qu’il a ouvert à Bruxelles. Dans ce bâtiment de plus de 10 000 m2, qui a nécessité un investissement de 50 millions d’euros, 130 personnes travaillent au développement de cette nouvelle activité. Le groupe entend devenir un acteur majeur.
En plus de son centre européen, PO a ouvert un autre centre de R&D en Chine, baptisé Omegatech et situé à Wuhan (une ville surnommée Hydrogen City). Un investissement à 50 millions.
Les efforts sont payants, puisque l'équipementier français annonce avoir signé une commande significative pour le développement de réservoirs à hydrogène à 350 bars auprès d'un constructeur allemand. Ils sont destinés à équiper des bus. C'est le plus important projet en Europe à ce jour pour des véhicules de ce type, souligne Plastic Omnium.
Par ailleurs, le groupe a également obtenu une première certification pour un réservoir de stockage d'hydrogène à 700 bars, destiné à équiper des véhicules particuliers. La certification obtenue, R134, est une norme internationale qui garantit le respect des spécifications les plus sévères de régulation des réservoirs d’hydrogène à haute pression. D’autres certifications sont en cours pour des réservoirs hydrogène à 350 bars et pour des réservoirs CNG (gaz naturel comprimé).
Le groupe entre dans le concret, puisqu'en 2020, il installera également une ligne de fabrication spécifique de réservoirs à hydrogène sur le site de son usine d’Herentals, en Belgique, qui fabrique actuellement des réservoirs à essence.
Présent en Europe et en Chine, PO table sur de gros volumes. La Chine vise 1 million de véhicules à hydrogène en 2030 et les ambitions sont élevées également en Corée et au Japon. La mobilité H2 passera d'abord par les bus et les camions avant de gagner l'automobile.