A l’occasion du colloque qu’il organise tous les deux ans dans son centre de recherche de Boxberg en Allemagne, l’équipementier a pris un engagement fort. Il prend le pari de réduire de 30 % la consommation de carburant des moteurs à essence et diesel, avec ou sans recours aux systèmes électriques. Et il pense que l’objectif de 95 g de CO2 par km en 2025 fixé par l'Union Européenne est atteignable. Je vais vous expliquer en plusieurs volets quelle est la stratégie du plus grand fournisseur mondial de l'industrie automobile.
La mesure la plus efficace consiste à réduire la taille des moteurs et de les coupler à un turbo (Bosch en produit avec Mahle). Dans le diesel, les volumes du système d’injection common rail sont appelés à augmenter de 10 % par an d’ici 2015. Un système portant la pression à 2200 bars fera son apparition cette année et un autre à 2500 bars est déjà en préparation. Bosch planche aussi sur la catalyse sélective. Dans le domaine de l’essence, les volumes d’’injection directe avec turbo, sont appelés à tripler d’ici 2013.
Une autre technologie d’avenir est le système start/stop de coupure du moteur. Ce dispositif, qui réduit de 4 % la consommation, va voir ses ventes multipliées par deux cette année. D’autre part, Bosch travaille sur un start/stop de nouvelle génération, qui coupe provisoirement le moteur en phase de roue libre, quand le conducteur cesse d’accélérer à l’approche d’une zone à vitesse réduite. Le gain supplémentaire est de 5 % en consommation. Il y a même une version plus évoluée qui permet de couper le moteur jusqu'à 120 km/h, toujours quand on lève le pied. Cela permet de rouler sans consommer de carburant, quand la route est en pente. Bien entendu, la voiture conserve ses fonctions d'assistance pour la direction et le freinage, ainsi que celles liées au confort.
Les ingénieurs de Bosch planchent aussi sur des systèmes auxiliaires qui ne fonctionnent qu’à la demande. Des équipements tels que la pompe à eau électrique, la direction assistée électrique et l’alternateur pour recharger la batterie en décélération contribuent à un meilleur rendement. Mais, l’équipementier pense que l’avenir appartient malgré tout à l’électro-mobilité. Avec l’hybride, (qui réduit de 10 % encore la consommation) l’hybride rechargeable et les batteries lithium-ion, sans oublier les moteurs électriques et l’électronique de puissance, Bosch pense pouvoir aider les constructeurs à surmonter les futures normes en matière de CO2. Il pense même pouvoir relever le challenge des 70 g de CO2 par km, en discussion pour 2025.
Demain, on parlera des véhicules hybrides.