mercredi 24 octobre 2012

Un aperçu de la mobilité de demain dans les rues de Vienne

Je savoure le plaisir d'être le seul journaliste français au congrès ITS de Vienne. Imaginez un peu : c'est comme le Mondial de l'Auto avec toutes les principales marques (BMW, Honda, Mercedes, Peugeot, Renault, Volvo...) et surtout des prototypes comme on en voit rarement sur les salons. La tendance est à la communication entre véhicules et avec l'infrastructure partout en Europe. J'ai pu ainsi tester la mobilité coopérative dans les rues d'une capitale autrichienne où, le temps du congrès, les feux tricolores et les carrefours dialoguent en Wi-Fi avec les voitures, les camions et même les motos.



Denis Baupin en serait malade... Le député Vert, notoirement anti-voiture, aurait eu un choc en voyant que les feux recommandaient une certaine vitesse au conducteur pour bénéficier du vert le long d'un itinéraire. Une mesure logique pour conserver la fluidité et polluer moins. On est dans l'esprit du projet Drive C2X qui veut accélérer la conduite coopérative pour rendre les véhicules plus sûrs, plus confortables et plus verts.


Autre fonction appréciable : un décompte indique à quel moment le feu va repasser du rouge au vert. Une info qui permet de se préparer pour redémarrer.


On ne peut pas accuser Vienne de faire le jeu du "lobby automobile". Les systèmes mis en place avertissent de la présence de passages piétons, de voies cyclables et bien sûr des zones 30. On peut noter au passage que les transports semblent cohabiter sans problème. On y roule plutôt bien et on peut se déplacer en vélo, en tram en métro ou en taxi.


La survitesse est immédiatement signalée, comme on le voit ici dans cette zone 30.


L'intêrêt de ce type de communication, que nous avons pu tester aussi sur des voies autoroutières, est d'avoir aussi en temps réel le trafic. Les autos connectées renvoient leur vitesse et aident à mieux connaître l'état de la circulation.


Encore plus étonnant : les voitures peuvent se prévenir en cas de freinage d'urgence. Pour le moment, ce type d'application ne fonctionne que chez les constructeurs allemands. En quelques millisecondes, un code informatique est transmis de voiture en voiture. Ce qui permet d'anticiper.


Pour leur part, les japonais de Honda ont montré qu'on pouvait aussi prévenir de l'arrivée d'une moto par l'arrière. Les deux roues du futur seront aussi connectés et pourront signaler leur position dans le trafic et aux carrefours.
Regardez l'album photo sur Honda : http://s.joomeo.com/5087194fa7e79


A l'occasion de l'ouverture du congrès, les 58 partenaires du consortium Car2Car (dont plusieurs constructeurs*) ont annoncé qu'ils étaient prêts à équiper dès 2015 les véhicules avec des moyens de communication sans fil. La technologie est prête.


Du côté des français, on préfère expérimenter avant. Renault va par exemple déployer une quarantaine de véhicules connectés dans le cadre du projet Score@F, auquel participent également PSA et l'IFSTTAR. La satisfaction, c'est de voir que dans ce domaine nos constructeurs ne sont pas largués. A Versailles-Satory, ainsi que sur l'autoroute A10 à Orléans, on teste l'envoi et la réception de messages (véhicule en panne, animaux sur la chaussée, appel d'urgence).
Voir le diaporama :  http://s.joomeo.com/508719eab39b3


L'idée finalement, c'est de transférer le contenu des panneaux à messages variables directement dans le véhicule, et avec une info dynamique qui a un impact sur la sécurité. Il faudra développer des interfaces homme-machine adéquates pour ne pas surcharger le cerveau du conducteur. Mais, clairement, on entre dans une nouvelle ère pour le trafic. Et ce congrès de Vienne montre que, techniquement, la conduite peut devenir plus coopérative.

Voir le diaporama : http://s.joomeo.com/508719a80656c

*Audi, BMW, Daimler, Honda, Man, Opel, PSA, Renault, Volkswagen, Volvo