J'ai eu l'occasion de partager un déjeuner sur le Mondial avec Pascal Couasnon, qui est le directeur de la compétition chez Michelin depuis le mois d'avril, et qui était auparavant en charge de la communication technique. Cet échange a permis de revenir notamment sur les 24 H du Mans, une course bien plus intéressante que la F1 sur un plan technique et qui permet de tester des solutions dont pourront bénéficier un jour les automobilistes.
J'ai appris ainsi que Bibendum avait développé un logiciel "maison", baptisé "TAM Tyre", qui permet de simuler le temps au tour d'un pneu sur un véhicule avec seulement 0,2 seconde d'écart sur la réalité. C'est d'autant plus impressionnant que le pneu est une matière vivante et que la température a une influence sur la performance.
Ce logiciel, qui a été développé pour les besoins de la compétition, sert aujourd'hui pour certains véhicules "de série". Il s'agit plus exactement de modèles très sportifs (BMW, Ferrari, Porsche), pour lesquels Michelin peut tester en simulation jusqu'à une centaine de concepts de pneus et retenir les dix plus prometteurs. Cela permet de gagner du temps et de l'argent, mais aussi de tester certaines solutions de rupture.
Si le pneu hybride (capable de rouler sur sec et sol légèrement humide) a un impact certain en compétition, avec la victoire d'Audi aux 24 H du Mans et celle de Toyota plus récemment à Sao Paulo sur un piste où la température a perdu 15 degrés pendant la course, on ne le verra pas sur une voiture de série. En revanche, aussi surprenant que cela puisse paraître, les pneus de la très extravagante Nissan DeltaWing ont peut être un avenir.
Avec une largeur de gomme qui passe de 31 à 10 cm et un poids qui passe de 13 à 5 kg, l'écurie a changé deux fois moins de pneus que les autres.
L'intérêt pour l'automobiliste ? Cela valide la performance des pneus grands et étroits ("tall and narrow") que le manufacturier a déjà présenté lors du Challenge Bibendum