lundi 6 juillet 2020

Des fonds pour faciliter l'innovation dans la filière auto


Jeudi dernier, le comité d’orientation pour la recherche automobile et mobilité (Coram) s'est réuni pour la première fois. Cette nouvelle instance est chargée de distribuer 150 millions d’euros de financement à l’innovation, comme cela avait annoncé dans le cadre du plan de relance du 26 mai. Les ex-ministres Elisabeth Borne (Transition écologique et solidaire), Bruno Le Maire (Economie et Finances), et Jean-Baptiste Djebbari (Transports), Luc Chatel (Président de la PFA) et des dirigeants des principaux industriels de la filière automobile (PSA, Renault, Michelin, Valeo, Faurecia, Plastic Omnium et Bosch notamment) ont sélectionné 27 projets. Lesquels portent sur les batteries, le recyclage, l’hydrogène et l’électronique de puissance.

Dans l'électrique, Renault est à la manoeuvre avec un projet sur l'électronique de puissance (composants plus compacts pour les véhicules électrifiés) et un autre sur les moteurs électriques (pour véhicules hybrides et électriques). PSA pousse pour sa part son projet de JV avec Nidec Leroy Somer pour développer une chaîne de traction au meilleur niveau et attendue en 2023. Valeo joue à la fois la carte de la gestion thermique pour le véhicule électrique et le 48 v pour lequel il veut constituer un tissu industriel de fournisseurs.

A noter que Renault Trucks souhaite développer un concept de pont électrique qui améliorera de façon significative les performances des futurs camions zéro émission à batterie ou à pile à combustible.

Sur l'hydrogène, les projets sont au nombre de 4.
Faurecia propose ainsi le projet HISTORHY (HIgh pressure STORage for HYdrogen) et qui vise à réduire de façon significative le coût de production des réservoirs à hydrogène afin d’en faciliter son adoption par les constructeurs automobiles. Pour ce faire, 3 générations successives de systèmes de stockages d’hydrogène seront développées entre 2020 et 2025.
Renault Trucks propose d'intégrer l'hydrogène dans le poids-lourd, mais sous forme de carburant dans le moteur. Son utilisation dans un moteur à allumage commandé est une solution avantageuse pour répondre aux différentes contraintes environnementales à court terme. Le développement de cette solution se distingue par un coût très compétitif par rapport aux solutions actuelles et répondant aux normes environnementales les plus contraignantes. Elle s’appuie sur la compétence des équipes de R&D et sur le tissu industriel existant en France dans le domaine du moteur à allumage commandé.
Bosch s'intéresse aux groupes froids des semi-remorques à travers le projet FresH2. L'utilisation d'une pile à combustible a pour but de délivrer l’énergie électrique nécessaire. C’est une solution zéro émission réduisant les nuisances sonores, proposée aux clients du secteur du transport routier réfrigéré (denrées périssables, médicaments...). « FresH2 » est composé, principalement, d’une pile à combustible alimentée par des réservoirs d’hydrogène auxquels sont rajoutés une électronique de puissance permettant de convertir le courant continu fourni par la pile, en courant alternatif nécessaire au groupe froid.
Enfin, Pracartis propose une nouvelle génération de compresseurs d’air pour la filière hydrogène.  Les entreprises de la vallée de l’Arve se préparent à une mutation industrielle avec une évolution progressive de solutions techniques qui ont fait de cette vallée un pôle connu mondialement pour sa contribution à la mobilité (automobile, aéronautique, vélo…). C’est ce challenge qu’entend relever le groupe et ses partenaires de la région AURA en se focalisant sur le dispositif de compression / turbo compression d’alimentation en gaz oxygène. Un double enjeu, une place de leader dans la conception et la fabrication des systèmes de mobilité de demain (neutres en carbone) et le maintien de l’emploi industriel en France.
Le véhicule autonome n'est pas en reste, avec la création d'une entité commune regroupant Vedecom, System X, Groupe PSA, Renault et des équipementiers français. Ce projet vise en particulier à mettre sur le marché hexagonal puis européen et international dès 2022, un ensemble de services numériques pour la validation des véhicules autonomes et automatisés et à renforcer la position et souveraineté stratégique française dans ce domaine. Valeo travaille aussi sur ce sujet, en partenariat avec Safran, TwinswHeel, l’INRIA et des sous-traitants français.
Les contreparties de ce financement public seront la localisation en France des développements et de l’industrialisation en cas de succès, explique le ministère de l’Economie.