Comme Donald Trump, il tweete plus vite qu'il ne réfléchit. Et ses fans adorent quand il invective les constructeurs classiques. je parle bien sûr d'Elon Musk, considéré comme un fou ou comme un Dieu selon que l'on fasse partie de la secte ou non. Son prochain grand défi est la conduite autonome (Full Self-Driving), qu'il veut faire tester par des clients*, avant de le déployer à grande échelle en fin d'année. Une initiative qui lui vaut bien des critiques.
L’agence américaine en charge de la sécurité routière (NHTSA) a précisé qu'elle avait été informée de la nouvelle fonctionnalité de Tesla, qui constitue une extension de son système existant d’aide à la conduite. "L’agence examinera de près la nouvelle technologie et n’hésitera pas à prendre des mesures pour protéger le public contre des risques déraisonnables pour la sécurité”, a t-elle indiqué dans un communiqué.
Pour sa part, le consortium PAVE (Partners for Automated Vehicle Education), qui compte parmi ses membres Ford, General Motors et Waymo, sort le carton rouge. “Les essais sur route sont une grande responsabilité et faire appel à des consommateurs non entraînés pour valider un logiciel au stade beta est dangereux et en contradiction avec les directives et les normes de l’industrie existantes”, écrit le consortium dans un communiqué.
Si on peut reprocher aux constructeurs de ne pas aller assez vite, c'est aussi parce qu'ils prennent la sécurité au sérieux. Ils font beaucoup de tests, en réel comme en virtuel, et les font faire par des ingénieurs qualifiés.
La firme américaine devrait en prendre de la gaine. Depuis l'apparition de son système Autopilot, qualifié à tort de système autonome, Tesla a défrayé la chronique. Par excès de confiance, les clients ont eu des accidents (7 sont morts). Imaginez un peu si c'était arrivé à un constructeur classique... La presse américaine cite des clients qui sont plutôt inquiets par le projet. D'ailleurs, des vidéos qui circulent sur Internet montrent que le système est bien loin du rêve de la conduite autonome. Dans une dépêche, l'agence AP cite Steven Shladover, un expert de Berkeley (que j'ai déjà rencontré et qui connaît le sujet depuis 40 ans). Il pense qu'on trompe les gens.
De toute façon, les beta-testeurs sont prévenus qu'il faut garder les mains sur le volant et rester vigilant. L'agence Associated Press a déniché sur le site de Tesla un message qui avertit que le package à 8 000 dollars** ne rend pas la voiture autonome et invite à superviser la voiture.
Si l'un de ces cobayes finit dans un fossé, ou pire, Tesla le paiera cher. Et certains craignent qu'un système très largement perfectible élargi à la communauté du million de clients dans le monde ne devienne une source de problèmes. Toutefois, le système ne serait limité qu'aux USA.
Mais bon, une mise à jour, un tweet ou deux et ce sera réglé non ?
*la marque assure qu'elle a sélectionné un groupe de conducteurs expérimentés et prudents
**le prix est passé à 10 000 $