Même si le thème paraît moins à la mode en ce moment, l'automatisation se poursuit à la fois dans l'automobile et le camion. Dans ce dernier domaine, Bosch est impliqué dans un projet de recherche qui consiste à proposer un passager virtuel. Une sorte d'assistant afin de maintenir l'attention du conducteur et garantir qu'il pourra reprendre le contrôle du véhicule en cas de nécessité.
Ainsi, le projet de recherche TANGO* a étudié pendant trois ans et demi la question de l’interaction entre les conducteurs de poids lourds et leurs véhicules. L'accent a été mis sur les solutions de conduite automatisée partielle (niveaux SAE 2 et 3), qui impliquent que le conducteur doit à tout moment pouvoir reprendre le volant. C’est ici que "l’assistant d'attention et d'activité" (le fameux passager virtuel) entre en jeu. Lequel prend la forme d'un avatar sur un écran.
Selon le niveau d'assistance, l'état du conducteur et ce que permet la situation de conduite, cet assistant peut proposer au conducteur plusieurs activités subsidiaires : écouter de la musique et des livres audio, lire des e-mails, discuter et écrire des messages, voire regarder des films, planifier ses journées et ses itinéraires et même faire quelques exercices d’étirement.
Pour ce faire, le système doit non seulement identifier de manière fiable les conditions de conduite, mais également observer l'état du conducteur et l'interpréter correctement, par exemple, s'il est fatigué ou distrait. C'est le rôle des capteurs de surveillance (notamment une caméra pour détecter le regard) qui ont été déployés dans l'habitacle et combinés à des méthodes d'intelligence artificielle. En cas de problème, l'électronique peut prendre la main et agir par exemple sur le frein.
Dans un camion de test, Bosch a été jusqu'à installer le côté passager d’un volant, d'un frein, d'une pédale d'accélérateur et de tous les éléments de commande et d'affichage nécessaires. Une séparation visuelle avait été installée entre la place du conducteur et la place du passager. Cette approche appelée « Wizard of Oz » (le magicien d'Oz) a permis de simuler la fonction d'automatisation et d'étudier le comportement des utilisateurs dans des conditions proches de la réalité.
Grâce à ce projet, l'ambition est de mieux faire accepter l'automatisation que redoutent les chauffeurs, par crainte de perdre leur emploi.
Le fait est que ces travaux pourraient bénéficier à l'automobile. A défaut d'être totalement autonomes un jour, les véhicules seront partiellement automatisés. Et le passager virtuel sera bien utile.
*Aux côtés de Bosch, leader du consortium, on retrouve Volkswagen, MAN Truck & Bus, l’Université de Stuttgart, la Grande école des médias de Stuttgart, le Spiegel Institut et CanControls. Le projet a reçu le soutien du Ministère fédéral de l’Économie et de l’Énergie à hauteur d’environ cinq millions d’euros