jeudi 4 octobre 2018

Macron et le Mondial de l'Auto : un rendez-vous raté

Hier, le Président de la République est venu au Mondial de l'Auto. Une visite qui était programmée depuis des mois. Le chef de l'Etat connaît ce secteur. Il y a deux ans, alors qu'il était en campagne, il avait passé 8 h sur place le dernier samedi du Mondial. En tant que ministre de l'Economie, il a été amené à côtoyer pas mal d'acteurs et a notamment testé des véhicules autonomes, que ce soit à Paris ou à Las Vegas. Mais là, hier, sa venue s'est soldée par un désastre.



Pourquoi ? Parce que le Président Macron a privatisé le salon. Pour ne pas avoir sans doute à répondre sur le cas Collomb, dont la presse automobile se contrefout, soit dit en passant, ses services ont fait en sorte d'écarter les médias. A part un petit groupe de journalistes accrédités à l'Elysée, plus deux photographes, tous les autres ont été repoussés. Pour l'avoir vécu, nous étions à plusieurs dizaines, pour ne pas dire, plusieurs centaines de mètres, tenus à distance par des policiers (Alexandre Benalla n'était pas là). Ri-idi-cule. Le plus fort est que les gens qui travaillent pour le Mondial, à part bien sûr le commissaire général, ont été eux aussi rejetés.

Le chef de l'Etat aurait pu se montrer avenant, échanger quelques paroles sur l'auto (on aimerait savoir ce qu'il pense, du CO2, de la voiture autonome, de l'intelligence artificielle). Moi, j'ai déjà entendu des discours de Chirac et de Sarkozy lors de leur venue au salon. Mais là, non.

C'était l'ancien monde, en fait. Emmanuel Macron n'a visité que le hall 1, qui a toujour été considéré comme le plus prestigieux. Il s'est contenté de PSA, Renault, Valeo, Plastic Omnium et Valeo. Pas de passage chez Hyundai (en avance sur l'hydrogène, alors que le président coréen est de passage), et se trouvant pourtant lui aussi dans le même hall.

Un détour par Mondial.Tech, le nouveau pôle ? Trop loin. Pas assez choc, peut-être. La start-up nation a ses limites. Dommage, d'autant que le salon de l'auto de Paris accueillait en plus hier le CES Unveiled, la conférence qui permet de découvrir en avant-première les nouveautés du salon. gary Shapiro aurait sans doute apprécié de voir "Emmanouel".

M. Macron s'est offert une visite privée, empêchant la presse de travailler, certaines personnes de rejoindre leur stand et même des gens d'accéder à leur vestiaire et de prendre par exemple un train ou un avion. Toute la question est de savoir si c'est lui qui a pris cette décision ou s'il a des conseillers en com' qui ont fumé la moquette. En tout cas, s'il voulait perdre encore plus de points dans les sondages, de ce point ce vue c'est une réussite totale.