Ainsi, le contrôle électronique de stabilité ne se déconnecte pas. En même temps, sur une auto à 67 000 €, il faudrait être un peu barré pour prendre de tels risques. Précisons que l'équipe de développement a beaucoup roulé pour offrir la meilleure perf possible.
La première prise en mains s'est faite sur un parcours routier, longeant le circuit de la Sarthe et passant par Mulsanne et Arnage. C'était un peu frustrant d'emprunter à 80 km/h un tracé qui devient une fois par an l'une des pistes les plus connues au monde. Mais, j'ai pu apprécier à la fois le silence et le dynamisme de l'auto. En passant en mode sport, j'a libéré la cavalerie pour tester le 0 à 100 km/h donné en 5,2 s. Pas de doute, ça le fait.
Le moment le plus attendu était évidemment le roulage sur circuit. Peugeot avait bien fait les choses avec un box individuel par journaliste. On avait droit à 4 tours du Bugatti (en fait deux à notre rythme, car il fallait suivre au début la voiture de sécurité pour reconnaître la piste et à la fin refroidir l'auto). Malgré cela, et des "slow zones", c'était quand même sympa de pouvoir éprouver le comportement de la 508 PSE, qui plus est sur une piste bien trempée par la pluie.
Je dois dire que l'auto fait bien son job. Le comportement est sain et les pneus offrent un bon compromis. A part un vibreur glissant qui m'a fait dériver, au début, j'ai pu profiter de cette session et m'en donner à coeur joie.
Le freinage (avec des disques de 380 mm et des étriers à 4 pistons) est vraiment efficace et je m'amusais à planter la pédale au dernier moment en arrivant sur les "slow zones" et chicanes. Précisons qu'on nous avait demandé d'activer le mode Brake pour augmenter le frein moteur et recharger au passage la batterie.
Pour avoir posé la question en conférence de presse, j'ai appris que la référence était Polestar, la marque sport de Volvo. C'est cet esprit de voiture homogène, sportive mais suffisamment polyvalente pour être utilisable au quotidien, que Peugeot a voulu reproduire. Sinon, les autres références pour le développement ont été l'Audi S5 et la BMW 440 i. Peugeot situe le curseur entre 350 et 400 ch pour le moment.
Avant de partir, j'ai pu échanger avec Jean-Philippe Delaire, le chef de projet de cette 508 PSE. pour info, c'est lui qui avait développé la 308 R Hybrid de 500 ch en 2015. Si la 508 PSE est un premier coup d'essai plutôt encourageant, il y en aura d'autres. PSE est un label qui permettra à Peugeot de mettre en valeur des modèles en fonction des objectifs de com' et des déclinaisons électrifiées. Comme le concept ne se limite pas à la berline et au break, on peut imaginer qu'une version vitaminée d'un SUV pourra suivre. Chez Peugeot Sport Engineered, on regarde de près les évolutions en matière de batteries (il y en a quand même pour 200 kg dans cette 508). Et on ne s'interdit pas à terme de penser à l'hydrogène.
En attendant, cette 508 permet à la marque au lion d'étoffer sa gamme et de proposer de la sportivité sans faire augmenter la moyenne de CO2 et en échappant au malus. Elle est donnée à 46 g et permet de faire 42 km en mode électrique (selon le cycle WLTP) en gardant le pied léger. C'est d'ailleurs bien le problème de ce type de voiture qui donne envie de caresser l'accélérateur.
*Et en plus la marque exposait la 905 (dont j'ai vu la victoire au Mans) et la 908.