mercredi 5 février 2020

La PFA fait évoluer sa position sur l'hydrogène

Alors que le salon Hyvolution se tient en ce moment à Paris, la PFA (Plateforme de la Filière Automobile) vient de mettre à jour sa position sur l'hydrogène. Jean-Luc Brossard, le responsable de la R&D, est venu hier en parler en plateau. La filière auto estime que la mobilité H2 est une façon de faire émerger des champions industriels de l'hexagone.


"Même si son rendement énergétique global est moins bon que celui de la mobilité électrique à batterie, la mobilité hydrogène répond aux enjeux de protection de l’environnement (diminution des émissions de CO2) en complément des enjeux de développement des énergies renouvelables et de leurs besoins de stockage, et des enjeux d’indépendance énergétique, énonce le rapport. La mobilité hydrogène est par ailleurs une opportunité pour l’industrie française dans un contexte de transition énergétique, par un renforcement du positionnement technologique d’acteurs français sur la scène européenne et internationale".

La PFA donne 6 recommandations :

1-Construire un écosystème hydrogène cohérent et un tissu industriel Européen sur l’ensemble de la chaine de valeur L’émergence d’un marché de véhicules à hydrogène est conditionnée par l’existence d’un « écosystème hydrogène » bien plus large que la mobilité, comprenant également la production et les applications pour l’industrie et l’habitat et qui dépend essentiellement des stratégies énergétiques des Etats. Dans ce cadre, la mobilité hydrogène a sa place, mais ne peut être à elle seule le facteur déclenchant d’un déploiement large de l’hydrogène. La mobilité H2 est aussi une opportunité pour asseoir des champions industriels français - équipementiers automobiles, équipementiers pour les infrastructures de distribution, énergéticiens - dans cet écosystème.

2. Contrôler l’impact environnemental de la mobilité hydrogène sur l’ensemble du cycle de vie L’impact environnemental de la mobilité hydrogène devra être évalué sur l’ensemble de son cycle de vie, et comparé aux autres solutions de mobilité. Le recyclage ou la revalorisation des composants constitutifs d’un système hydrogène (pile à combustible et réservoir notamment) requiert l’adaptation de la filière existante et nécessite le développement à plus grande échelle des technologies et process associés.

3. Disposer d’une roadmap technologique et économique pour un hydrogène « décarboné et renouvelable » compétitif La filière de production d’hydrogène doit établir la roadmap technologique et économique, et ses conditions de réussite, pour assurer la transition progressive entre hydrogène carboné (actuellement produit à partir de gaz fossile) vers un hydrogène « renouvelable » (produit à partir d’électrolyse de l’eau et d’électricité renouvelable) à horizon 20 ans.

4. Disposer d’une roadmap technologique et industrielle pour abaisser le coût de la technologie, sans compromis avec les cibles de performances Les équipementiers et OEM doivent passer de la petite à la grande série, afin de positionner la technologie à un TCO compétitif.

5. Construire une politique publique de soutien stable Un soutien public est nécessaire : soutien à la R&D et au déploiement industriel, ainsi qu’à l’achat des véhicules et à l’hydrogène vendu en station pour permettre d’atteindre un TCO compétitif, tant que les volumes ne sont pas suffisants. Il doit s’inscrire dans la dynamique de soutien Européenne.

6. Démarrer un marché centré sur les véhicules utilitaires / industriels Le marché visé pour un premier déploiement est celui des véhicules utilitaires et des véhicules industriels (par exemple : bus et camions régionaux), pour rationaliser le déploiement des premières infrastructures ; puis dans un 2ème temps celui des véhicules particuliers nécessitant à la fois un taux d’usage optimisé et un fort rayon d’action.