On a appris hier le décès de Ferdinand Piëch. Agé de 82 ans, le petit-fils de Ferdinand Porsche est l'artisan du développement du groupe Volkswagen. Il en a fait une entreprise incroyable de 660 000 employés avec des noms aussi prestigieux que Bentley, Bugatti, Lamborghini et Porsche. Si on a pu critiquer sa mégalomanie*, cet ingénieur a porté haut les couleurs de l'industrie automobile allemande, aussi bien sur route que sur piste.
J'avais eu l'occasion de rencontrer une fois ce grand patron. C'était au salon de Genève, en l'an 2000. A l'époque, j'étais en train de rédiger mon livre "Demain l'automobile" et j'ai eu le culot de l'aborder pour lui poser quelques questions. Dans un français impeccable, il m'avait répondu.
Il m'avait dit : "Nous n'avons pas tant de marques que cela, mais cela suffit cependant. Mon successeur sera en 2015 à la tête de l'un acteurs principaux du monde de l'automobile". Le Dr Piëch avait raison. Il ne pouvait en revanche pas prévoir que le Dieselgate allait ternir l'image du groupe et provoquer une crise sans précédent. Néanmoins, Volkswagen reste un groupe solide et se prépare à une mutation d'ampleur dans l'électrique et le numérique.
Précisons que le fils de Ferdinand Piëch, Anton, perpétue le nom de famille à travers la marque Piëch Automotive, qui était au dernier salon de Genève. A Francfort, un hommage sera sans doute rendu à ce visionnaire qui a marqué l'histoire de l'automobile.
*C'est ce qui l'a conduit à développer la Bugatti Veyron, un monstre à l'époque de 1 0001 ch. Il a aussi voulu concurrencer l'Audi A8 avec la VW Phaeton, mais là cela n'a pas marché.