mardi 18 mai 2010

Nissan choisit de démarrer l’électrique dans les pays les plus avancés au niveau de l’infrastructure

Leaf 1
C’est Jean-Louis Borloo qui va être déçu. Le ministre de l’écologie, qui tente – sans grand succès – de faire croire que le Grenelle de l’Environnement est un grand pas en avant et qui proclame, avec la même assurance, que la France est dans les leaders mondiaux de la voiture électrique, sera sans doute peiné d’apprendre que notre pays n’a pas été choisi par Nissan pour le démarrage de la Leaf. La voiture n’arrivera dans l’hexagone qu’en juin 2011 (comme pour l’Espagne, l’Italie, le Danemark, la Norvège et la Finlande). La marque japonaise a en effet privilégié pour le lancement en décembre prochain les pays qui étaient le plus avancés en matière d’infrastructure de recharge, à savoir :
Le Portugal (1300 points de charge en 2011 + 50 points de recharge rapide)
Les Pays-Bas (10 000 points de charge d’ici 2012, plus l’électricité gratuite à Amsterdam et jusqu’en 2013)
L’Irlande (1500 points de charge en 2011 + un point de recharge rapide tous les 60 km)
La Grande-Bretagne (620 points de charge pour la seule région du Nord-Est)

Borne Irlande

Le choix de ces pays pour le lancement de la Leaf, dès le mois de décembre prochain, est assez logique. Ces pays figurent parmi les premiers partenaires en Europe et sont aussi des marchés où Nissan est historiquement assez fort avec une part de marché de 5 %. Le choix du Portugal est encore plus évident, car c’est le pays d’origine d’un Vice-Président de Nissan (Carlos Tavares) qui s’est impliqué fortement. On remarquera au passage que le Portugal tout comme la Grande-Bretagne sont deux pays où le constructeur a choisi d’établir une usine pour produire des batteries lithium-ion. Mais surtout, ces quatre pays ont mis en place un véritable chantier en ce qui concerne les infrastructures et ont des producteurs d’énergie qui misent sur l’énergie renouvelable.

Voir le teaser Nissan Leaf :



Leaf 2

En ce qui concerne la France, le report à juin 2011 est assez facile à expliquer. Nissan ne veut pas brûler la politesse à Renault sur son marché historique et a choisi de se caler sur la date d’introduction des premiers modèles de la marque au losange : Kangoo ZE et Fluence ZE. Au moins, on sait maintenant quand arriveront les premières Renault électriques sur le marché ! Mais, cela n’empêchera pas la Leaf de rouler pour la première fois en France dans le cadre du projet SAVE (Seine Aval Véhicules Electriques) à l’automne prochain dans le département des Yvelines. Nissan est partenaire avec Renault, EDF et Better Place de ce projet, qui fera l’objet d’une communication le 30 juin prochain.

Leaf 3

Pour en revenir au prix de lancement de la Leaf, il va se situer sous la barre symbolique des 30 000 € (à l’exception des pays-Bas, où le prix est légèrement supérieur : 32 839 €). Ce tarif, qui comprend les batteries, a été rendu possible par la mise en place d’aides fiscales. Les « incentives » (5000 £ en Grande-Bretagne, 5000 € au Portugal et en Irlande, 6000 € de réduction d’impôts aux Pays-Bas) ont été déterminants pour le choix des pays de lancement. En France, le prix de la Leaf sera proche de celui de la Prius (le véhicule de référence du point de vue de l’image pour les voitures propres), même si la Golf diesel est le modèle le plus proche en taille de la future Nissan électrique. D’ici quelques mois, le constructeur japonais reprendra la parole pour communiquer sur les réservations (officiellement ouvertes à partir de juillet prochain) et pour proposer des solutions de leasing. En tout cas, Nissan ne souhaite pas séparer le coût de la voiture et celui de la batterie, contrairement à ce que souhaite faire par exemple Renault. D’ailleurs, on a le sentiment que dans cette affaire, les partenaires de l’Alliance n’ont pas la même approche et seront concurrents.


Autre précision utile : le véhicule sera garanti 3 ans, tout comme les batteries. Le faible retour d’expérience sur la technologie lithium-ion explique peut être la prudence de Nissan sur la question, même si une extension de garantie sur les batteries est dans les tuyaux. En fait, la batterie AESC fonctionne à 100 % de sa capacité pendant 6 ans, et entre 70 et 80 % de la 6ème à la 10ème année (sur la base d'un mix d'utilisation entre la charge classique et la charge rapide, les effets d'un usage intensif de la charge rapide n'étant pas encore connus). La voiture électrique avance, mais on a le sentiment qu’il y a encore des points à régler. De toute façon, la marque japonaise se fixe l’objectif de 2012 pour un vrai lancement grand public.

Voir le second teaser Nissan Leaf :