mardi 28 mars 2023

Les pôles de compétitivité : utiles pour l'innovation et la réindustrialisation

Inventés en 2005, les pôles de compétitivité réunissent des entreprises, ainsi que des centres de recherche et de formation. Leur rôle est d'accompagner leurs membres dans la recherche de financements publics nationaux ou européens pour leurs projets de R&D, ainsi que dans la recherche de partenaires à l’étranger. Le gouvernement vient tout juste de dévoiler la liste des 55 pôles labellisés dans le cadre de la phase V (période de 2023 à 2026). Dans l'automobile, il existe 5 pôles qui sont CARA (Lyon), ID4Mobility (Ouest de la France), i-Trans (Hauts-de-France), Nextmove (Ile-de-France, Normandie) et le Pôle Véhicule du Futur (Alsace, Bourgogne-Franche Comté).

Rattachés à la PFA (Plateforme de la Filière Automobile), qui réunit les acteurs de la filière, ces pôles jouent un rôle très utile dans l'innovation. Ce sont les seuls organismes à fédérer les écosystèmes au coeur des territoires, de la start-up aux grands groupes en passant par les chercheurs. 

Reflétant la transformation de la mobilité, ces pôles vont bien plus loin que l'automobile. Ils traitent du véhicule industriel, du machinisme agricole, du ferroviaire, du fluvial, et même de l'aéronautique, sans oublier la mobilité active et partagée, le transport public, la logistique, le transport aérien guidé, la robotique et même la défense. 

Au sein de ces pôles, des thématiques sont communes. Par exemple, la chaîne de traction électrique (composants et infrastructures) est au coeur des préoccupations. On sent monter aussi un intérêt pour l'hydrogène, que le Pôle Véhicule du Futur porte pour sa part depuis le début (et c'est le seul à avoir monté deux clubs hydrogène dans les territoires qu'il dessert). Il y a aussi l'automatisation de la conduite, les services connectés, le transport à la demande, sans oublier l'industrie du futur et l'économie circulaire. 

Ces pôles dédiés à la mobilité collaborent entre eux et s'ouvrent également à d'autres pôles qui peuvent avoir des spécialités sur les matériaux, l'électronique, le logiciel et l'énergie. 

A noter qu'il y a quelques nouveaux dont Infr@2050, consacré aux infrastructures de transports, implanté en Bourgogne-Franche-Comté et en Auvergne-Rhône-Alpes.

Pour l'Etat, qui continue à les financer en partie (les autres financeurs sont surtout les régions), les pôles "sont au cœur de la décarbonation de nos procédés, nos produits et nos usages". Ils permettent aussi d'anticiper sur les métiers de demain et la transformation de la filière. C'est un levier pour la réindustrialisation.

Au total, ils réunissent 18 000 adhérents, dont 60 % de PME et de TPE innovantes et 2 000 acteurs publics. Les pôles ont contribué à 12 000 projets dont 991 à l'échelle européenne.